Il ne fait plus très bon de rester en ces lieux
Car ils nous ont jugé et nous sommes bannis ;
Ils ont lancé sur nous un troupeau de furieux
Alors il faut partir si tu tiens à la vie.
Nous allons, en partant, passer par Rivoli :
Il faut baiser ce sol, cette terre chérie.
Nous sommes désormais condamnés et flétris,
Notre présence ici n'a aucun avenir ;
Nous ne reverrons plus de nos yeux l'Italie :
« Il faut partir et vivre ou rester et mourir ».
Allons, viens et partons, l'orage est dans les cieux.
Ce rocher où le soir nous nous trouvions assis
Aura tôt oublié ce qu'on disait de mieux :
Dans un jour, tout au plus, nous serons loin d'ici.
Allons, viens et partons, chassés de ce pays
Nous n'oublierons jamais cette vie qui finit :
Seul le Léthé procure un éternel oubli.
Si tu tiens à la vie, alors il faut partir.
Nous aimions l'Italie, elle nous a haïs :
« Il faut partir et vivre ou rester et mourir ».
C'est ici que nos cœurs espéraient être vieux,
C'est en ces bâtiments que l'on nous a unis,
Le maire puis l'abbé pour l'État puis pour Dieu ;
Maintenant où aller, par qui être accueillis ?
En mon propre pays nous serions trahis :
J'ai servi Bonaparte et l'armée d'Italie,
J'ai suivi mon drapeau, protégé ma Patrie.
Voici de mon labeur le salaire à venir,
C'est le dernier cadeau du congrès réuni.
« Il faut partir et vivre ou rester et mourir ».
J'ai chargé tant de fois dans ta cavalerie
Contre Prusse et Autriche, Angleterre et Russie ;
À présent il faut faire ainsi qu'a dit Shakespeare
Mais je vais revenir de l'île vers Paris.
« Il faut partir et vivre ou rester et mourir ».

bannis
Débuté par bayard, nov. 16 2007 10:38
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