L'étincelle matinale calculait l'ordonnée
De ce fiévreux étage dans le ciel allumé
Un singe une tourelle ou un preux chevalier
Est ce le feu ce nuage qui dirige mes pensées?
Vers toi ma joie immense, vers toi que j'aime aimer.
Sur le papier rieur, dans un bruit d'oranger,
Se cache la solution d'une équation foncée
Ma vie ou est ce un pleur, une glycine torturée
Que tu résous sans heurt, de ta peau le baiser.
J'aime aimer le bonheur, le sens de la beauté.
Je deviens sagement, bleu d'espoir allié
J'aurais trente et un an un soir d'automne léger
Pensais je y arriver? Y étais je préparée?
Le chemin aux étoiles délibère, son lacté
Celui d'une femme heureuse qui gravit l'heure aimée
Comme on trace le trait d'un avant, d'un après.
Nous marchons toutes les deux sous le saule argenté
Un cheval à la main, un chat sur le parquet
Et tu deviens la mer, l'embarcation, le port
Du voyage merveilleux qui envahit mon corps
Justifié par tes mains et ta bouche colorées.
Nous marchons vers l'ailleurs blotti sur le côté
D'un platane éphémère, d'une branche raisonnée
Et j'entrevois l'hiver comme un soleil levé
Vers le doux planisphère que tu portes à tes pieds.
O vie ô renversée ô mon âme apaisée
Vers toi mon appétit et ma joue caressée
La voix qui te décrit a le goût des aimées.