I
Vie grise qui s'incline
en un rameau fané,
Vie gachée qui clopine
en rondeaux surannés.
Vie lasse qui m'emporte
en agitation vaine,
Vie pauvre, lueur morte
sans amour et sans haine,
Vie brève, amour brève
en un jour de grand vent,
Vie brève, smple trève
entre deux firmaments.
Le paradis perdu
hurle dans ma mémoire.
Le dessin s'est fondu
au secret de la moire.
II
Le fragile mouvoir
n'est pas irréfutable.
Je suis vivant et crois
en la vérité stable.
Ciel.Ardeur déployée
en fécondations.
Branche des morts ployée,
éternelle station.
Regarde avant de fuir
face au cercle infernal.
Allume le fanal
avant de t'endormir.
Va au profond sommeil
en attendant l'été,
debout dans le soleil
de l'immortalité.
III
Je ne bouge pas;
Ma douleur s'endort.
Suis-je sur le bord
du morne trépas?
Je ne bouge;
Ma douleur s'endort;
Mon très pauvre corps
S'en va pas à pas.
Je ne bouge pas;
La brume dehors
me chante la mort
dans l'heure qui va.
Je ne bouge pas;
et j'attends l'aurore
du Dieu qui encore
nous attends là -bas.
IV
Silence! Je m'écoute
Vivre.
Eternelle voute
Libre.
Dans la nuit la route
Ivre
Me ramène vers quel destin?
Pauvreté! Me reste
Le temps.
J'oublie si leste
L'instant,
La clochette preste
Tintant
La sainte venue du matin.
V
Vie accablante;
Fasses que je chante
L'amère chanson
Vie désespérante
Et pourtant je chante
Sans grandes raisons
Je chante le vent
LÃ , je hurle le temps
De la pénitence,
Les heures, les ans,
Implacblemen,
Vie sans repentance.
Je chante pourtant...