Aller au contenu

Photo

Les yeux de Guelare


  • Veuillez vous connecter pour répondre
6 réponses à ce sujet

#1 Berceau_ivre

Berceau_ivre

    Tlpsien +

  • Membre
  • PipPip
  • 22 messages

Posté 22 novembre 2007 - 12:29

Les yeux de Guelare




Les yeux de Guelare ne me connaissent point.
L'automne y est triste et sombre comme les nuits
Où ma vive douleur, sous le noir, sous la pluie,
Perd son vieux chemin et s'en va encore plus loin.

Les deux jolies perles étreignent les sourcils
Et toujours, pour aimer la beauté de l'iris,
Les cheveux dispersent les pétales du lys
Sur chacune des joues et caressent les cils.

Lorsque le vent souffle sur ces yeux aussi beaux
Qu'un bouquet de fleurs planté sur un tombeau,
L'astre du jour semble jaloux de leur couleur.

Destinés à ravir, ces yeux invitent à dire:
"Dieu, auteur du charme ! Protège leur douceur.
Si jamais ils pleurent, je serai leur soupir."




#2 Piwhy

Piwhy

    Tlpsien ++

  • Membre
  • PipPipPip
  • 53 messages

Posté 22 novembre 2007 - 01:10

j'adore, c'est très beau et très bien composé
bravo et merci
amitiés
pierre-yves

#3 sanaa

sanaa

    Tlpsien ++

  • Membre
  • PipPipPip
  • 306 messages

Posté 22 novembre 2007 - 01:02

Les yeux de Guelare




Les yeux de Guelare ne me connaissent point.
L'automne y est triste et sombre comme les nuits
Où ma vive douleur, sous le noir, sous la pluie,
Perd son vieux chemin et s'en va encore plus loin.

Les deux jolies perles étreignent les sourcils
Et toujours, pour aimer la beauté de l'iris,
Les cheveux dispersent les pétales du lys
Sur chacune des joues et caressent les cils.

Lorsque le vent souffle sur ces yeux aussi beaux
Qu'un bouquet de fleurs planté sur un tombeau,
L'astre du jour semble jaloux de leur couleur.

Destinés à ravir, ces yeux invitent à dire:
"Dieu, auteur du charme ! Protège leur douceur.
Si jamais ils pleurent, je serai leur soupir."


c'est beau , cela me rappel un extrait de l'interpréte des desirs de ibn al arabi

L'interprète des désirs d’Ibn 'Arabi

[extraits]

Je sacrifie mon âme aux belles arabes distantes !



Commes elles se jouent de moi qui embrasse leurs demeures !



Si tu t'égares derrière elles,



L'effluve qu'elles exhalent t'indique le chemin.



Et si la nuit sans lune descend sur moi,



En évoquant leur souvenir, je chemine dans l'éclat de la lune.



Et si nuitamment je poursuis leurs montures,



La nuit devient pareille au soleil du matin.



J'en courtisai une



A la beauté suprême.



Se dévoile-t-elle, ce qu'elle montre est lumière



Comme un soleil sans mélange.



Soleil son visage, nuit sa chevelure,



Merveille d'image du soleil et de la nuit réunis !



Nous sommes dans la nuit en pleine lumière du jour,



Et nous sommes à midi dans une nuit de cheveux !


amitiés

#4 Carla.

Carla.

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 2 000 messages

Posté 22 novembre 2007 - 03:33

Lecture agréable pour ce texte au titre magnétique. Pas trop fana de la forme, mais pourquoi pas quand c'est bien écrit... :)

#5 Berceau_ivre

Berceau_ivre

    Tlpsien +

  • Membre
  • PipPip
  • 22 messages

Posté 23 novembre 2007 - 01:05

j'adore, c'est très beau et très bien composé
bravo et merci
amitiés
pierre-yves


Cher Pierre-yves,
Le sonnet est le poème à forme fixe qui me tente le plus en poésie classique. C'est une merveille beaucoup de poètes ont perpétué en l'occurrence Pétrarque, Ronsard, Louise Labé, Du Bellay, Jean de Sponde, Shapespeare, Marbeuf, en passant par Baudelaire, Rimbaud, Mallarmé et Verlaine. Il suffit d'en déguster l'élixir suave pour en tomber amoureux sur le champ. Et personnellement, je n'ai pas pu résister à son charme depuis la première fois que j'ai lu les beaux sonnets des poètes pré-cités.
Je te remercie infiniment pour ton passage résineux et je te souhaite une bonne continuation.
Au plaisir de te lire.

#6 Berceau_ivre

Berceau_ivre

    Tlpsien +

  • Membre
  • PipPip
  • 22 messages

Posté 23 novembre 2007 - 01:48

c'est beau , cela me rappel un extrait de l'interpréte des desirs de ibn al arabi

L'interprète des désirs d'Ibn 'Arabi

[extraits]

Je sacrifie mon âme aux belles arabes distantes !



Commes elles se jouent de moi qui embrasse leurs demeures !



Si tu t'égares derrière elles,



L'effluve qu'elles exhalent t'indique le chemin.



Et si la nuit sans lune descend sur moi,



En évoquant leur souvenir, je chemine dans l'éclat de la lune.



Et si nuitamment je poursuis leurs montures,



La nuit devient pareille au soleil du matin.



J'en courtisai une



A la beauté suprême.



Se dévoile-t-elle, ce qu'elle montre est lumière



Comme un soleil sans mélange.



Soleil son visage, nuit sa chevelure,



Merveille d'image du soleil et de la nuit réunis !



Nous sommes dans la nuit en pleine lumière du jour,



Et nous sommes à midi dans une nuit de cheveux !


amitiés


Chère Compatriote,
J'ai lu Ibn Arabi, une des figures du mysticisme arabe de tous les temps an compagnie d'Ibn Al Haïtham. Cette incarnation de la beauté spirituelle est ancrée dans l'âme de la poésie arabe à travers le désir de la perfection dans l'amour divin.
Je te souhaite une bonne continuation et je te remercie de m'avoir ajouté à la liste de tes amis. C'est un plaisir de faire ta connaissance.

#7 Berceau_ivre

Berceau_ivre

    Tlpsien +

  • Membre
  • PipPip
  • 22 messages

Posté 23 novembre 2007 - 02:00

Lecture agréable pour ce texte au titre magnétique. Pas trop fana de la forme, mais pourquoi pas quand c'est bien écrit... :)


Chère Carla,
Certes, la forme constitue parfois une véritable contrainte mais si tu arrives à la maîtriser, tu en sentiras autant de charme qu'une toile tissée par l'araignée avec toute sa splendeur. C'est une architecture qui demande beaucoup de patience. Je t'invite à écrire un sonnet et tu changeras d'avis dès que tu auras brodé le vers de chute dans ton poème.
Au plaisir de te lire. Merci pour le passage.