Il envahit le jardinet
De pousses vertes débridées
De rejets indisciplinés
Sa liane étrangle les rameaux
Et cramponne les arbrisseaux
Tentant d’écraser le chéneau
Vois le supplice du prunus
Son pinacle s’étiole à nu
Hérissé de tiges pointues
Des piafs picorent les brimbelles
Les trimballant à tire-d’aile
L’expansionnisme se révèle
Et pourtant, un parfum sucré
Embaume les soirées d’été
Et distille la volupté
Et pourtant, un halo d’aurore
Éblouit près des crêtes d’or
Le feuillage vert herbivore
Le jardinier est épuisé
Pour garder propre ses carrés
De cet hôte indiscipliné
Indécis dans l’ambigüité
Faut-il donc s’en débarrasser ?
Toute endurance est limitée
Le Chèvrefeuille en son essence
Ne dispose pas de conscience
Mais l’humain si, Est-ce évidence ?