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Sa robe estivale flottant sur ses hanches
Donnait à sa démarche un air nonchalant.
Elle fendait la foule dans ce beau dimanche
et portait à son épaule un sac de vernis blanc
Elle musardait dans les rues où vivait l’ombre
Car à ce soleil au zénith qui brûlait toute chair
Peu s’aventuraient, cherchant les coins sombres,
Et même était chaud le vent venant de la mer !
Elle venait redécouvrir les senteurs de Venise
Et reconnaissait les gondoles flottant sur l’eau,
Les pigeons s’ébrouant de perles qui les irisent,
Et retrouvait l’odeur fétide de tous les canaux.
c’est là qu’elle a connu cette ravissante chose
D’accorder dans la lumière mauve, sa nudité
A un artiste-peintre qui lui faisait prendre la pose
La peignant en clair-obscur dans toute sa beauté
Elle pudique, même allongée seule sur le sable,
S’était oubliée sous le regard expert du peintre.
Il chantait des airs d’opéra et était intarissable
Et elle, rassurée, ne craignait pas une étreinte.
Et c’est alors qu’au détour d’une venelle bleue,
Elle aperçut, dans l’éclat liquide d’une devanture,
L’image peinte d’elle à vingt ans et que ses yeux
Se superposèrent aux siens, dans la jolie peinture.
Elle découvrit les fils d’argent dans sa chevelure
Le visage à l’arrondi plus prononcé par les années
La taille épaissie et son image comme une brûlure
Lui fit fermer les yeux et sembla durer une éternité]
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