Quel est ce trouble qui le poursuit
Il voudrait borner, encadrer,
Cerner , limiter, entourer
Tout ce refrain d'infortune
Qui l'empêche de penser demain
L'enfer lui serait-il promis
Les flammes vont-elles consumer
L'énergie qu'il ne doit à sa faute
Mais quel est ce monde cruel
Celui qui vous pousse terrible
Vers le dernier retranchement
Quand bien même infime faute
vous n'avez de désir commise
Et qu'appel à Dieu ni peut rien
Il enfile en son chaque matin
La cuirasse de son manteau mité
Celui de pèlerin qui médite bontés
Et qui s'agrippe aux tendresses
Pour découvrir quelques instants
Où le mal ne peut se conjuguer
A tous les salutaires temps d'espoir
Du passé, du présent et du futur
Sur son chemin que lui reste-il pour vivre
Quand chaque pas se veut mourir
Pour effacer rassuré son amertume
Au fond du silence qui serpente
Au fond fidèle de sa pensée délicate
Qu'attend-elle? D'avantage du si fou
Quand au plus près son regard perdu
Ne voit, n'aperçoit plus le bon, le bien
Dans l'originelle étendue de son horizon
La pitié envahissante le dérange , l'enrage
II veut , son idéal être homme présent
Sans jamais devoir à quémander le savoir
Dans l'immensité de ce grand monde absent
Qui n'écoute rien, qui ne voit rien, qui n'entend rien
Si ce n'est ce qui l'arrange, lui convient
l'agrée, le séduit, le satisfait, lui offre honneur
Alors il se terre au grand fond de sa solitude
Il pense, se répond, rien n'est plus clair
Que son espace d'échange solitaire
Où folie amère vient s'embarquer
Dans le dédale d'un voyage d'illusions
Il parle comme zombie aux anges, à Dieu
il attend mais ils ne lui répondent jamais
Alors parfois sa pensée lucide croit savoir
Ils ne pourront répondre, ne le connaissent pas
Mais il leurs parle et il espère ce demain
Proche demain quand il saura enfin
Que ce monde un jour, un seul de tous ces jours
Le reconnaitra anonyme sur un fichu papier
Qui constatera qu'il a pris rendez-vous
Avec le monde des cieux
☼ŦC