Salut à tous, je voulais vous signaler la parution du second numéro de la revue Journal de mes Paysages que j'ai créée l'année dernière avec mon ami Martin Wable.
C'est le projet d'un journal collectif mêlant poèmes, micro récits, fragments, notes, journal intime et photos ou dessins ayant en commun de constituer une sorte de reportage intime sur l'être humain, en partant des paysages qu'il a traversé et gardé en lui (un lieu, une rencontre, un moment, un souvenir...) parce qu'il y reconnaît la sensation primale de l'humanité dans le cosmos. D'où la notion inventée de 'cosmoréalisme' pour caractériser notre démarche. C'est plus un clin d'oeil qu'un vrai mouvement.
Participants à ce second numéro : Océane Brunel, Benjamin Girard, Frédéric Dechaux, Julien Boutreux, Giulia Montineri & Louis Hanquet, Jean-Claude Goiri, Isabelle Herbert, Benoît Jeantet, Sean Helm, Mireille Disdero, Marie Desvignes, Marilyne Bertoncini, Emile Cerf, Fabrice Farre, Chiraz Chouchane, Narbah, Mickael Berdugo, Marlène Tissot, Angèle Casanova, Cesarea, Emilie Notard, Charlotte Belzung, Louise Mézel, Zoé MOzart, Carole Cohen-Wolf, Tara M-H, Anton Karmazoe, Laure Giroir, Casimir Kubiak, Corinne Lelepvrier, Martin Wable & Pierre Saunier
Livret de 60 pages avec 10 pages d'illustrations., vendu au prix de 8euros/
Si il y a des intéressés, on peut le commander ici via paypal ou amazon : http://plquality.fr/?page_id=759
Pour toute question ou tout dialogue, notre mail : journaldemespaysages@gmail.com
à++
Pierre.
Voici deux extraits pour piquer votre curiosité :
Un texte d'ilex (Isabelle Herbert) que vous avez peut-être déjà eu l'occaion de lire sur le forum bleu à l'époque :
"C’est là que le Hérisson brèche entre les falaises
strates et strates et strates et blocs
et cascade de l’Eventail.
Très fort en hiver et large
le vacarme croule derrière les foyards
et raide le sentier
verglacé,
source tuffeuse et quelques stalactites
d’eau glacée.
Juste à l’amont de la chute,
sous-bois,
calme blanc et noir et jaune-vert de lumière et de mousse
et vert d’huitre de l’eau,
reflets.
Juste à l’amont de la chute
après la passerelle
chercher à l’aplomb du vide
inaccessible en contrebas
un grand if toujours vert en rive gauche
l’écorce rouge lanièrée sur le tronc droit,
c’est pour le souvenir d’elle
un très bel endroit.
Juste après les cendres après les fleurs,
couleurs,
(et certaines sont restées
accrochées dans le vert
sur l’if,
et nous sur la corniche
penchés)
juste après,
la tempête de neige s’est levée
et tout a convergé
l’eau de la terre en cascade
celle du ciel à gros flocons
et même un grand héron
d’en bas s’est déployé
a remonté le torrent
dans l’abri des falaises
un instant dans le blanc
a tournoyé.
Je te serre dans mes bras,
mon frère,
c’est un très bel endroit."
Et voici deux petits poèmes de Fabrice Farre que j'aime aussi beaucoup !
"Compte
La lampe s'éteint, le soir entre en crue
passe et disperse les objets qui tenaient
dans la raison. Il n'y a donc plus aucune
ligne de survie. On cherche à la hâte un appui
qui ait la forme capable de restituer
nos biens parmi lesquels nous comptons."
"Adjectif
Le matin tourne en boule
l'été touche à l'automne
dans nos peignoirs sans motifs
à neuf heures moins le quart
le café ne se sucre pas
la cuiller tinte, l'alarme
intime nos regards
c'est en heures que nous
nous connaissons. En années
nous serions des graines dans le vent. Sur
le bord de la tasse le café trace un serpent :
il glisse quand remonte la pomme d'Adam.
C'est un matin où nous craignons l'adjectif."
Il y a aussi des photos, et deux dessins d'Emile Cerf, un ami de Martin Wable qui dirige la revue avec moi, que vous pouvez voir ici (page de droite):
http://issuu.com/emi.../20150203132352
Sans oublier un poème de notre cher Casimir ! Mais ça je ne le mets pas, dans un esprit purement commerçant.