Mon âme souvent si lasse, vagabonde
Sous l'aile de ma sorcière féconde
Que j'aime, à pas feutrés, sortir du troupeau
Egrainant dans ma course ces quelques mots
Ma semelle battant le pavé mouillé
J'ai traversé les villages les plus reculés
Ma cloche au cou, dans la tiédeur des gens,
Portant en moi cette maladie d'un autre temps
Je revois en songe cette clairière
Un doux refuge baigné de lumière
Mais le calme aquatique de cet endroit
N'est qu'un souvenir au crépuscule déjÃ
La meute affamée hurle tout autour de moi
Dans un puits insondable, je descend parfois
Prenant sa source dans le Styx, j'y remonte
Mes vers les plus tristes avec ce sceau fait de fonte
Les ténèbres où je gît souvent me voilent
Je vis dans l'ombre d'une étoile
A trop la regarder je m'y suis brûlé les yeux
Saurais-je apprécier encore les cieux ?
Redoutant les dieux j'ai imploré leur pardon
Loué un temps les services d'Apollon,
Fait à Vénus mes excuses les plus plates,
Je fus quand même renvoyé vers mes pénates
Il me faudra pourtant endiguer ce poison,
Extraire un jour la flèche de cupidon,
Recoudre ces trous dans ma mémoire
Avec ce fil que tissent les trois moires
Qu'il est dur de trouver ici la quiétude
Quand on des fantômes l'habitude
Où me réfugier ? les bras même de Morphée,
Ont la noirceur des plus immondes guêpiers
Petit Pouçet que la passion a égaré
Ramasse en chemin ces mots que tu as semé,
Mouton esseulé, sous la voûte étoilée
Cherche des yeux ton étoile du berger
Il me faut croire en des cieux plus cléments,
Sous le pont de soupirs s'écoule le temps.
Jure alors d'en savourer toi aussi chaque
Larme quand tu arriveras en Ithaque

Triste Odysée
Débuté par _Myosotis_, déc. 06 2007 06:15
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