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[florenttsarafidy]

Un soir, dans le halo de tes phares, sur une voie peu empruntée, tu me vis faire du stop.
Depuis, je suis assis, passager dans ta vie, à une place de choix. J’ai passé comme toi la ceinture de sécurité même si l’on sait que ce n’est qu’une formalité, quoique utile parfois.


Du stop, j’en ai fait souvent.
D’ailleurs, pour moi, vivre c’est faire du stop. Comme on se dresse sur la route dans une tenue correcte, ainsi j’attends confiant les personnes qui voudront bien partager une portion de leur vie.
Je ne suis pas adepte du contact à tout prix, non ! Disponible et serein, j’émets des signaux autour de moi. Seuls ceux qui y sont sensibles s’arrêtent pour me faire entrer. On se sourie, on s’aborde; les sujets anodins, peu mon fort. Je hume l’ambiance : le chauffeur auquel je remets momentanément ma vie, est-il détendu? Est-ce à lui ou à moi d’engager la conversation ?

Quelque temps de cohabitation et l’on devient amis; quelquefois, il désire continuer sa route seul, par peur de s’engager de trop, et il me débarque sur le bas-côté; le plus souvent, on continue ensemble, se découvrant beaucoup d’affinités.
L’ambiance feutrée qui règne à bord libère bien des confidences; d’ailleurs, je n’indique jamais de direction, étant donné que c’est une immense joie (qui n’a pas de prix) d’être pris et d’agréer aux personnes de rencontre.


Les véhicules ? En tout genre !
Des fois, de vraies épaves; souvent, celui de tout un chacun; quel plaisir quand ce sont des véhicules de luxe , et l’extase parfois quand il m’est arrivé de croiser dans des vaisseaux de prestige où tout est disposé pour satisfaire tous nos moindres désirs...


Je continue à faire du stop, non plus sur la route mais dans la vie, dans la tienne, dans la leur.

MERCI de m’avoir permis de monter à bord.