Le vieux porc trouve que ce n'est qu'un détail,
Toutes ces étoiles jaunes arrachées au ciel,
Ces familles entières entassées tel le bétail
Dans les wagons d'une odeur pestilentielle ;
Un voyage forcé vers les camps de la mort,
Et déjà, vous avez oublié leur funeste sort :
Leurs mille nuits d'effroi dans l'hiver glacé,
Silhouettes en pyjama rayé, l'œil enfoncé,
Dans le crâne rasé, décharné, l'âme pétrifiée...
Les belles juives par les bourreaux, terrifiées ;
Ces cobayes sacrifiés à l'avenir de la science,
Martyrisés par des toubibs sous fausse licence !
Aux travaux forcés, condamnés, pour survivre,
Un quignon, un bol de bouillon comme pitance,
D'une santé précaire, gardant espoir de délivrance,
Photos jaunies de leurs proches au sein d'un livre...
Enfin, c'était l'appel, l'ultime douche salvatrice :
Dans un épais nuage de gaz, les dernières prières,
Or le Vatican faisait la sourde oreille, complice,
Quand les collabos buvaient leurs amères bières !
Et les nazis baisaient dans les bordels de Paris,
Champagne pétillant avec les filles de la patrie.
Hier, les Juifs, les esclaves et les peaux-rouges,
Demain, ce sera peut-être ton tour, alors bouge !