Le songe éteint la lampe des distraits.
Debout sur l'asphalte du rêve,
Le Moi, incertain, laisse enfin son judas.
L'écho de l'ailleurs empale la raison,
Soldat trempé de pluie, sur son épée de signes.
Les voilà sans amour, défigurés dans les draps.
Sur un rideau de pluie leur dépouille machinale,
Soulagée, ondule au muscle Omphale du sommeil.
Dans la langue inconnue des espaces
L'homme orbe danse aux lanternes
Sans borne, leur centre est jachère.
S'ils se réveillent en sursaut dans la nuit,
Les doigts fourrés dans le cœur,
Leur présence comme un bloc,
Anomalie d'un secret qui se tait
Face au pouvoir établi par le corps,
L'arpent de leur image scintille, effaré.
Que de vieilleries dans leurs regards !
Le sommeil en armure les reprend,
Couvre leur pénombre de vagues indolores
Leur visage à présent insensible à l'effroi,
Engloutit les derniers assauts d'un monde
Comme les galets sur la grève
Boivent l'océan déversé !