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« Fin de saison »


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#1 tim

tim

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Posté 11 février 2017 - 07:41

<div class='rss_chapo'><p>Jacques Morin et Michel Baglin ont lu - et aimé - le dernier opus du poète, éditeur (ex) et jardinier.</p></div>
<div class='rss_texte'><p><br/></p>
<p class='filet_sep filet_sep_4'></p> <p> <br/><span class='spip_document_3446 spip_documents spip_documents_right' style='float:right; width:200px;'>
<img src='http://revue-texture...aison-13d2a.jpg' width='200' height='300' alt="" /></span><br class='autobr' /><i> « Pas de demi-tour / la page est tournée </i> ». C'est une des formules rencontrées ici, où l'on évoque<i> « la vie coiffée / par la mort »</i>. Où l'on parle <i>« sans retour ni recours »</i>. Bien sûr il y a beaucoup de gravité et pas mal d'irrémédiable dans cette plaquette où le poète Louis Dubost (qui fut longtemps, rappelons-le, un des meilleurs éditeurs de poésie), devenu jardinier émérite, s'efforce comme il me l'écrit de<i> « pousser la brouette un peu plus loin et droit devant sur la page malgré tout ». </i> <br/></p> <p>Qu'on le veuille ou non, « droit devant », à partir d'un certain âge (et nous avons le même), c'est se confronter au terminus qui se profile à l'horizon du voyage. En fin de saison, les jours sont <i>« en peau de chagrin »</i>. Mais Dubost n'entend pas se faire peur ni s'inventer des spectres : <i>« Ne mets pas / de visage sur ce qui / n'en a pas »</i>, (se) recommande-t-il. D'ailleurs, <i>« la mort n'est pas un problème »</i>. Non, mais il est une pesanteur intime qui lui doit parfois un peu de vertige et d'avoir <i>« la tête ailleurs »</i>. C'est ainsi qu'on s'occupe au jardin <i>« sans perspective ni légèreté d'être »</i>. <br/></p> <p>N'est-ce pas ce lest que ces poèmes aux vers brefs tentent de suggérer quand ils mêlent les registres alors qu'on s'occupe <i>« à fixer les tuteurs / pour l'équilibre du temps » </i> ? Avec une belle économie de moyens, Dubost peint cet état ni gai ni triste, mais de profonde réception, de présence attentive au monde et qu'une image on ne peut plus succincte résume : « attendre <i>/ intransitif »</i>. <br/></p>
<div class="spip" style="text-align:right;"><strong>Michel Baglin </strong> </div>
<p> <br/></p>
<p class='filet_sep filet_sep_0'></p> <p> <br/></p>
<h4 class="spip">Une lecture de Jacques Morin</h4> <p>Plusieurs textes de ce recueil ont paru dans le n° 170 de la revue <i>Décharge</i>. <br/></p> <p><i>« un premier soleil <br/>froisse la nuit » <br/></i></p> <p>Chez Louis Dubost, c'est l'observation de la nature qui prime, ou plus exactement du naturel. Le poète est toujours face au ciel, à l'été, à la terre du jardin. Et dans la contemplation du temps céleste, estival ou potager, les mots s'organisent en petites strophes dans la tête où la réflexion sur le temps, sur le corps, sur l'être s'impose et les choses coïncident entre l'oiseau et la mémoire, entre la coquille d'escargot et la mort. <br/></p> <p><i>« les gestes expirent <br/>au bout des doigts » <br/></i></p> <p>Une fois que la petite mécanique est en marche, ce qui est visible au dehors devient lisible au dedans. La poésie devient la parole du vivant. Et le poète se fait intermédiaire entre la pierre et le mot, entre l'aube et l'esprit. <br/></p> <p><i>« Au lever du jour <br/>la nuit se vide d'un coup » <br/></i></p> <p>Tout est simple dans cette adéquation entre extérieur et intérieur, comme une traduction du regard dans le paysage, ou l'inverse, thème et version. Le poète sait mieux que personne les instants qui passent et n'ignore pas l'avancée du chemin. La mort est envisagée sans crainte, avec philosophie, domestiquée. <br/></p> <p><i>« J'écris <br/>deux mots comptés <br/>comme le temps qui reste » <br/></i></p>
<div class="spip" style="text-align:right;"><strong>Jacques Morin</strong></div>
<p> <br/></p>
<p class='filet_sep filet_sep_4'></p> <p> <br/></p></div>

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