
RETOUR aux sources
#1
Posté 05 janvier 2008 - 10:44
Dans ce village alpin, où un amoureux méprisant
Avait laissé brûler en mon cœur un feu cuisant,
À seize ans, quand je gardais mes amours secrètes.
Mais je n’ai croisé que des personnages inconnus ;
Les maisons étaient pareilles, et pareilles les rues.
J’ai reconnu la haute bâtisse de « monsieur le curé »
Avec son jardin qui grimpait en escalier de pierre.
Y fleurissaient encore de belles et tigrées giroflées,
Des campanules bleues et lys blancs à l’allure fière.
Mais le curé est mort, et je ne vois qu’une bien vieille
Qui ramasse ses draps secs près de l’antique treille
Je grimpe la rue aux pavés disjoints, et son odeur,
Qu’a laissé le passage des vaches le matin même,
Est à nouveau familière. Alors je calme mon cœur,
Car la montée, trop ardue, a vite calmé mon ardeur,
Et je me souviens soudain de mes courses folles
Lorsque je voulais ne pas rater le passage de Paul
Je le trouvais fier et beau, avec sa canne de berger
Menant le troupeau boire au baquet de la fontaine,
Le teint hâlé, des cheveux noirs, dix-sept ans à peine !
Il ne parlait qu’à son chien, un bâtard, qui le suivait
Mais lui ne me voyait pas car il aimait la Madeleine,
Une femme dissolue, mariée, et tout le village le savait.
#2
Posté 05 janvier 2008 - 01:24

#3
Posté 05 janvier 2008 - 02:01
Je suis retournée cette année, de façon très discrète,
Dans ce village alpin, où un amoureux méprisant
Avait laissé brûler en mon cœur un feu cuisant,
À seize ans, quand je gardais mes amours secrètes.
Mais je n'ai croisé que des personnages inconnus ;
Les maisons étaient pareilles, et pareilles les rues.
J'ai reconnu la haute bâtisse de « monsieur le curé »
Avec son jardin qui grimpait en escalier de pierre.
Y fleurissaient encore de belles et tigrées giroflées,
Des campanules bleues et lys blancs à l'allure fière.
Mais le curé est mort, et je ne vois qu'une bien vieille
Qui ramasse ses draps secs près de l'antique treille
Je grimpe la rue aux pavés disjoints, et son odeur,
Qu'a laissé le passage des vaches le matin même,
Est à nouveau familière. Alors je calme mon cœur,
Car la montée, trop ardue, a vite calmé mon ardeur,
Et je me souviens soudain de mes courses folles
Lorsque je voulais ne pas rater le passage de Paul
Je le trouvais fier et beau, avec sa canne de berger
Menant le troupeau boire au baquet de la fontaine,
Le teint hâlé, des cheveux noirs, dix-sept ans à peine !
Il ne parlait qu'à son chien, un bâtard, qui le suivait
Mais lui ne me voyait pas car il aimait la Madeleine,
Une femme dissolue, mariée, et tout le village le savait.
en chacun de nous,un enfant du passe reste colle aux adultes que nous sommes,aujourd'hui et demain.amitie,solitaire
#4
Posté 06 janvier 2008 - 05:31