1 réponse à ce sujet

[popcorn]

Si la vie est une boîte de popcorn
On peut choisir de voir le film
en grand ou petit
gobelet grignotant.

Mais dans l’obscurité,
des popcorn en trèfle à bonheur,
j’en n’ai jamais vu ...



mais je sais que j’en ai croqué …

Je me fais mon film dans le noir
En Version originale,
Sans sous-titres
Un sourire, une larme, un adieu, une douceur.
Je m’enfonce, regarde les couleurs se détacher,
Je me détache. De Tout.
Sauf de ton souvenir. Autocollant sur le circuit de ma mémoire.
Ton détachement extrême.
Souvenir brûlant qui m’empêche de sourire à une personne inconnue. Assise, là, à côté de moi.
De sourire à la vie. Simplement.
Voilà, je pleure, c’est malin. Pour une inconnue que je ne vois même pas.
Je me pleure. Pour changer. Je me pleure.
« C’est émouvant, n’est-ce pas, me souffle-t-elle. »
Je regarde l’écran, je ne vois que mes larmes à l’inconnue.
Je ris, cela me fait rire, j’y peux rien, c’est plus fort que moi, cette envie de rire de détraqué.
Comment as-tu réussi à tout effacer en moi, sauf mes plus cuisants souvenirs ?
Elle rit en cœur.
« Oui, cela se termine bien. »
Je regarde les crédits défiler
Me mômifie à la bande originale, entraînante.
Me déroule du fauteuil, grimace un sourire, extirpe un commentaire bateau :
« oui, c’était un beau film. »

Dans un bruit de maracasse, le gobelet rejoint les bouteilles vides, les tickets.
Je rentre ma tête dans les épaules, je marche dans la ville.
Parfois, j’ai un mauvais grain qui tempête dans les yeux, quand ton souvenir m’empêche de sourire. Simplement. Comme si cela pouvait signifier, quoi que ce soit. La confiance. Un sourire qui console. Un regard qui caresse. Un mot qui prend la main. Arrache-leurre, huile de bourrache, herbe à l'âne que je suis.
Je pleure les inconnues, les inconnus que je ne vois pas.
Les seuls qui me manquent. Chaque jour.
Ces succédanés si doux de l'amour me manquent plus que l'amour, cette invention de roman de gare.

Je pleure les popcorn en forme de trèfle à bonheur.
C’est idiot. Je sais.
Ça me bouffe comme si j’étais un popcorn dans une boîte.
Popcorn Story V comme Voeu.
Comme : Vend tout ce que je pourrais nommer, contre un vrai sourire à un inconnu, une inconnue, dans la rue.

[popcorn]

merci bohemia

Pardon, j'étais ailleurs.

Un happy-end ? En quelque sorte. Oui. Le fou s'est fait manger, le héros a disparu laissant une montre sur le siège, la petite aveugle est morte. Mais dans l'ensemble, oui, ça se termine bien. Il faut juste retrouver le goût, le parfum des choses. C'est le plus difficile. Un peu comme lorsque l'on sort d'un salle de cinéma aux odeurs enfermées dans une dimension éteinte. Sans goût. Fade. Odeur de boîte.

Moi aussi, j'aime les happy-end, c'est normal. On s'attache aux héros de l'histoire. Comment perdre des heures sans leur souhaiter toutes les images d'épinal auxquelles on croit du fond du coeur ?

Je vais rarement dans ces salles de cinéma. Je préfère les discussions sur la vie, le monde, les choses. J'ai eu de la peine à te répondre, simplement. C'est cela, et cela, seul, qui me tue. Une absence de goût, une belle forme de degoût. La poésie c'est agréable à lire, parce que c'est plein d'images, tranquille, comme au cinéma.