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(Anthologie permanente) Jacques Dupin, "n'ayant rien à dire / étant sous le charme"


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Posté 14 juin 2017 - 09:15

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<p class="blockquote MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif'; letter-spacing: 1pt;"> <a class="asset-img-link" href="http://poezibao.type...566fe970d-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"><img alt="Livre-discorde" class="asset asset-image at-xid-6a00d8345238fe69e201bb09a566fe970d img-responsive" src="http://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e201bb09a566fe970d-75wi" style="width: 50px; margin: 3px 15px 5px 0px; border: 1px solid #969696; box-shadow: 8px 8px 12px #aaa;" title="Livre-discorde" /></a>Les éditions P.O.L. publient <em>Discorde</em> de Jacques Dupin, dans une édition établie par Jean Frémon, Nicolas Pesquès et Dominique Viart.  <br /> <br /> Éteinte dans sa tombée<br /> une phrase épanouie<br /> frissonne dans lâaléa<br /> des copeaux qui se dispersent<br /> <br /> l'armature du tonneau<br /> se tend à crever la panse <br /> du gueux assoiffé de mots<br /> <br /> l'intérieur du vin ouvert <br /> comme un théâtre de consonnes <br /> tangue dans les vertèbres<br /> <br /> le hoquet est sublimé <br /> par la secousse de l'air <br /> sous la voûte du cellier<br /> <br /> il reste à jeter au feu <br /> les douelles du tonneau <br /> et la griffe du poème<br /> <br /> /<br /> <br /> N'ayant rien à dire<br /> étant sous le charme<br /> <br /> je partage<br /> l'accablement du mûrier<br /> couvert de mouches qui parlent<br /> l'idiome<br /> des lointains carbonisés<br /> <br /> étant sous le charme<br /> de la vibration d'un peuple<br /> de guêpes<br /> avant de tomber dans l'assiette de l'air<br /> sur une lèvre éclatée<br /> <br /> Je suis revenu<br /> par le sentier des falaises<br /> tordant le mouchoir heurtant<br /> le caillou<br /> <br /> riant sous le manteau pour éparpiller <br /> la parole<br /> <br /> avant d'être à la fin le mort dans la lettre <br /> et la lettre dans la mort<br /> <br /> /<br /> <br /> Il eût suffi d'une voix <br /> pour respirer le chaos<br /> <br /> il eût suffi d'aguerrir<br /> le porte-à-faux sous la misère<br /> <br /> pour inverser le balancier <br /> solstice conquis et perdu<br /> <br /> d'un cri de plomb<br /> s'évadent les notes claires<br /> <br /> ravissement d'un rapt ouvert<br /> l'étincelle du martinet<br /> rase la peau de l'étang<br /> <br /> je suis prisonnier du fond<br /> dont je n'ai jamais touché<br /> la fermeture ni l'ossement<br /> <br /> je sens que s'étire en moi<br /> la plasticité de la boue<br /> et l'ogresse tentacule<br /> qui ensevelit<br /> <br /> Jacques Dupin, <em>Discorde</em>, trois poèmes de <em>La Mèche</em> (2012), éditions P.O.L., 2017, 240 p., 23â¬, pp. 185 à 187. <br /> <br /> <a href="http://bit.ly/2rpI3Bv">Présentation du livre</a> sur le site de lâéditeur : <br /> « Ce livre rassemble les textes de Jacques Dupin demeurés dispersés, parus en revue ou en éditions limitées, parfois envoyés à des amis, et ses tout derniers écrits. <br /> Tout au long de sa vie dâécrivain, Jacques Dupin avait coutume de publier ses poèmes en revue, puis de les reprendre dans des ouvrages à tirage restreint, accompagnés dâinterventions dâartistes amis, avant de les regrouper enfin dans les recueils quâil destinait à ses éditeurs principaux : Gallimard de 1963 à 1982 puis P.O.L. à partir de 1986. Certains toutefois nâont pas trouvé lâensemble qui les aurait accueillis, ou nây ont été intégrés quâau prix de modifications substantielles. <br /> Ce recueil, qui embrasse toute la carrière poétique de lâauteur, depuis ses tout premiers textes jusquâaux derniers, sâouvre sur un document essentiel : la première lettre adressée, en 1948, par Jacques Dupin à René Char, qui préfaça quelques années plus tard le premier recueil du poète, <em>Cendrier du voyage</em>, repris ici même <em>in extenso </em>(cette lettre, exemplaire, est jointe au présent argumentaire). Prélude dâune longue amitié, cette lettre, récemment communiquée par Marie-Claude Char à Christine Dupin, est une page tournée vers lâoeuvre à venir.<br /> La suite des textes sâorganise de manière chronologique et respecte lâannée de parution de chaque poème. On y trouve les premiers textes publiés en revue : « Comment dire ? », dans <em>Empédocle</em>, en 1949, les poèmes accueillis dans les <em>Cahiers dâart</em> et dans la revue italienne <em>Botteghe oscure </em>au cours des années 50. Armande Ponge, fille de Francis Ponge, a transmis la correspondance entre son père et Jacques Dupin à Gérard Farasse, qui en a préparé lâédition avant de disparaître. A deux reprises, Jacques Dupin joint des poèmes à sa lettre. La plupart sont repris dans <em>Cendrier de voyage</em> ou dans <em>Gravir</em>. Mais quatre dâentre eux demeurent inédits, ils ont trouvé place dans ce recueil.<br /> Les autres textes sont plus récents, postérieurs pour la plupart aux années 90 ou contemporains des dernières années du poète. Les tous derniers ont un statut un peu particulier. Adressés à Francis Cohen par un Jacques Dupin éprouvé, dans le cadre dâune correspondance dont ils étaient convenus, ce sont les ultimes écrits du poète, sa dernière salutation. Ils nâen appartiennent pas moins à son oeuvre.<br /> Ce livre devait avoir un titre. <em>Discorde</em> est celui choisi par Jacques Dupin pour un volume tiré à 36 exemplaires, paru en 2011 avec une peinture de Jan Voss, qui figure intégralement dans le présent recueil. Le terme apparaît également à lâorée de lâoeuvre, dans « Comment dire ? » : «<em> Le chaos extérieur sâaccordait à la discorde du coeur, qui lui renvoyait son reflet. Tiraillements et tourbillons sâeffaçaient dans une indifférence au pire</em> ». <br /> Il était naturel que <em>Discorde </em>nomme cet ensemble : câest déjà, et câest encore la voix de Jacques Dupin que nous entendons dans ce mot. »</span></p>
<p class="blockquote MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px;"> </p>
<p class="blockquote MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px;"> </p><img src="http://feeds.feedbur.../~4/vxJRVhrRiTw" height="1" width="1" alt=""/>

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