Me revoilà madame, sur la lame du désir tranchant
Et je compte affûter mes crocs usés d'un sel gris
Pour mordre l'heur que tu avais accroché longtemps
A ta clairvoyance comme un vieux peintre sans abri.
Me revoilà coureur madame, après tes grands efforts
Sans durcir mes pas sur le layon pétré de ma solitude
Pour parfaire l'écart que j'avais cédé à l'ordre du tort
Qui repoussait vaillamment l'essor de ma sollicitude.
Je m'exhiberais sur sa longueur comme un paon le soir
Quand rougirait le soleil qui mouillait sa mise à l'Ouest
Avant qu'il s'en aille se refaire derrière le grand manoir
De la lune qui levait à son tour le voile de la nuit à l'Est.
Je rhabillerais bien mes efforts, mes envies et ma fronce
De trames laineuses quand vieillirait ton regard en l'Å“il
Me ramassant les images qui se perdaient en sa nuance
Pour gire longtemps sous la clarté des étoiles en deuil.
Le temps qui perdait ses peints après chaque fin du jour
Retrouverait sa vue derrière l'apparition de sa nièce
Sous sa robe dorée comme une almée avec ses coures
Sa légère blondeur, sa beauté et ses interminables tresses.
L'ordre du tort vieillirait sous sa cape noire sous les rais
Du soleil qui reviendrait réchauffer les monts et les tilles
Quand la nuit baliserait l'absence sur les monts et les prés ;
Le jour attendrait sa mort à sa manière où elle roupille ;
Et derrière ses douaires féeriques, je taillerais mon repos
D'une lame affilée pour veiller sur mon vieux désir,
Bien assis dessus l'effort que j'avais bien repris très tôt
Des mains de l'ordre inique qui voulait encore me ternir.
moi farid khenat.
