Le regard de l’autre semble vouloir nous en dire beaucoup.
Il définit même souvent les traits de notre visage,
Celui dont le reflet nous importe avant tout
Comme si l’âme qui est la nôtre n’était que mirage.
S’il se veut rassurant, l’autre attend parfois aussi
De percevoir dans nos yeux la lueur d’un horizon
Qui lui donnera autant l’illusion d’un souffle de vie,
D’une existence dont l’autre devrait bâtir les fondations.
Alors effacé dans l’ombre de l’autre, le soi se confond
D’amour, peurs, insécurité et millions d’attentes
Avec ce besoin indécent d’être réparé avec attention,
Jusqu’au jour où celle qu’il avait noyé s’impatiente.
Voyez-vous, confier à l’autre aveuglement les clefs de son âme,
Exigeant de lui l’accès inconditionnel à votre propre havre de bonheur,
Sans aucun doute, ne peut point vous sauver de toutes les flammes
Du brasier de vos vies, de vos désirs fantaisistes et de votre peiné cœur.
À tout le moins, vous finirez par plonger davantage votre esprit
Dans la confusion d’une épanouissante mais étouffante romance,
Oubliant presque le véritable reflet du miroir imposant de vos vies.
C’est pourquoi certains appellent Amour ce qui pour l’âme est déchéance…