Essaouira
Surgissant du silence d’une première torpeur
La mer en son éclat d’origine et rebelle
D’une houle alanguie cerne la citadelle
Et les yeux des mortels sont oubli de stupeur
Essaouira !
L’antique Mogador,
Et de plus loin encore
Thamussida,
Sabre l’air incertain et le fouet de lumière
D’un volet bleu qui claque.
Avant même les dieux et la glaise des scribes
Dans ce temps primitif qui est d’avant le temps,
Les nomades venant du val du Talifet
Sacrifièrent leur désert aux sources de la mer
Et le ressac arrime dans la fange et le sel
La douleur rose et douce
D’un crépuscule de mémoire
Pour éprouver les marches de l’exil.
La médina s’évente dans le frais de ses draps
Et glorifie l’Unique à l’appel des muezzins.
Sur le quai des relents de sardines et de feu
Epicent le chahut des mouettes en plein vol
Le vent d’embruns soulève le voile des femmes
Je suis venu pour taire l’ombre
Nommant la mort de ce qui est déjà .
Alain Hanquez

ESSAOUIRA
Débuté par QUEZAN, janv. 18 2008 11:08
6 réponses à ce sujet
#2
Posté 18 janvier 2008 - 11:11
Déjà lu, mais re-lu avec plaisir !
Bien amicalement.
Bien amicalement.
#3
Posté 19 janvier 2008 - 06:31
Le choix des mots est une très belle réussite
Les 2 derniers vers m'interrogent...et c'est pas plus mal comme ça en fait
Bonne journée
Paname
Les 2 derniers vers m'interrogent...et c'est pas plus mal comme ça en fait
Bonne journée
Paname
#4
Posté 19 janvier 2008 - 09:59
Je préfère beaucoup celui-ci.
ADieu me semble plus existentiel, mais rester une image de l'existentiel.
Essaouira a une sorte de maîtrise technique de l'image par le dit
- on pourrait dire que c'est un parfait tableau de salon de l'époque coloniale
mais ce serait le réduire, car il n'est pas que cela,
justement grace aux passages qui interrogent,
sur ce qui est caché, intimement au texte.
Très ...
(mais à mon avis ce n'est pas la première fois qu'on lui fait un compliment)
ADieu me semble plus existentiel, mais rester une image de l'existentiel.
Essaouira a une sorte de maîtrise technique de l'image par le dit
- on pourrait dire que c'est un parfait tableau de salon de l'époque coloniale
mais ce serait le réduire, car il n'est pas que cela,
justement grace aux passages qui interrogent,
sur ce qui est caché, intimement au texte.
Très ...
(mais à mon avis ce n'est pas la première fois qu'on lui fait un compliment)
#7
Invité_Apocope_*
Posté 20 janvier 2008 - 10:43
Qui se souvient que Welles y tourna des bout de son Othello fragmenté...... inscrivant son décor dans l'éternité d'un chef d'oeuvre...