Je n’ai rien d‘un aventurier
Je ne suis rien qu’un étranger
Egaré et puis séquestré
Par la lumière de ces contrées
Tu commences par les lacs de sel
Et les mirages au bout du ciel
Tu sues dans les dunes infinies
De sable blond pulvérulent
Qui s’effrite au cheminement
Ou la terre ocre craquelée
Coupée de rocs intermittents
Qui s’émiette en bruit de cracker
Et tu t’éloignes encore, encore…
Au long des sentes blondes ou rousses
Sinuant entre les caillasses
Emaillées de saponaire
Froisse la feuille l’odeur est douce
On bivouaque sous l’ombre opportune
Née d’une dune biscornue
Gare à la vipère cornue
Si la nuit tu cherches un p’tit coin
Faut un’ bonne dose d’ignorance
Pour goûter la lune en confiance
On animise les roches fantastiques,
Les peintures rupestres
Le sol haché en plaques noires,
Les arches, les orgues de basalte
C’est comme un soleil dans votre tête,
Inondée d’une radiation insolente
Un gel de sel sous ciel torride
Un paysage d’autre planète
Une intensité épicée aride
Ce rayon rose qui vous possède
Et partout je vois ton esprit
Mais les hommes y jouent à la guerre,
Me rappellent ce n’est pas mon pays
Me refusent : ce n’est pas mon logis/
Même si mon cœur est épris
Du désert
J’aime ces pays
Riches de reflets dorés
Qui exaltent l’esprit
Mais nous sont désormais interdits
A cause de la guerre
De l’esprit sectaire
A cause de l’argent
Des soifs de pouvoir
Ainsi nait la méfiance
Aussi l’ambivalence
Et parfois nait la haine
Sur l’exploitation humaine
Sur les dissemblances
Le refus de l’altérité
Mais ce n’est pas si simple
L’homme peine à trouver sa voie
Et malgré net et web
Vérités intérêts difficile de savoir
Ce qui se passe en réalité