ABCdaire iconoclaste du Vivre ensemble Deuxième essai
(1ère moitié)
Aborigène Au premier abord, y gêne. Au deuxième aussi. Ne parlait pas un mot d’anglais, ce qui était déjà louche.
Sans doute pour mieux vivre ensemble au XXIè siècle, le gouvernement australien envisage de présenter ses excuses aux autochtones aborigènes pour les crimes des siècles passés.
Faut croire qu’il gêne un peu aux entournures, l’aborigène.
Bayrou (François) Paysan du sud-ouest qui voudrait labourer toute la France.
Lâchement abandonné par la plupart de ses commis agricoles voulant meilleure soupe, il continue, avec une constance qui l’honore, à creuser un sillon présidentiel bien profond, bien droit et bien centré.
Mais jusqu’à présent, on peut dire que c’est lui qui l’a bien profond dans le sillon.
Chiraquisme (obsolète) Pour le créateur de la formule, le chiraquisme se résume à une recherche désespérée de l’amour des grands ennemis, après avoir tué tous les petits amis.
Pour les fans de ladite formule, le chiraquisme n’aura été une histoire d’amour et de fidélité aveugle que pour l’inconditionnel Jean-Louis Debré.
Pour tous les autres, il aura été une histoire d’intérêt et de plan de carrière.
Tout a une faim.
Sur le plan des idées, le chiraquisme ne peut survivre à son créateur, puisqu’il n’aura été créé que pour son propre destin et pour répondre à deux questions seulement : un, comment prendre le pouvoir ; deux, comment le garder.
Sur le plan des moyens, le chiraquisme pourra encore servir longtemps d’exemple à tous ceux, car ils existeront toujours, qui n’auront comme ambition que la leur.
Il se résume à quelques règles simples mais incontournables :
Se servir. Servir ses amis.
Les tuer dès qu’ils risquent de faire de l’ombre.
Serrer des milliers de milliers de main.
Et appliquer inlassablement une triple méthode : un, promettre ; deux, promettre ; trois, promettre.
Droits de l’Homme Droits qui ne sont pas déclarés opposables. Ce serait une faute de goût rédhibitoire d’en faire le préalable à toute communication bilatérale.
Tout au plus est-il devenu d’usage de ne mentionner leur existence qu’à l’apéritif.
A condition toutefois de ne les y servir qu’avec modération, de manière à ne surtout pas échauffer les esprits.
On pourra ensuite passer, l’esprit totalement libre et la conscience la plus tranquille du monde, aux multiples plats de résistance, qui ne traiteront que d’affaires économiques et financières, partenariats de recherche, contrats d’équipements et d’armements bilatéraux, échanges technologiques et programmes de développement, installations d’usine, exploitation de matières premières, obtention de marchés, débouchés de production, remplissage de carnets de commandes, garanties de financement, exonérations de taxation, exceptions préférentielles, calendrier de mise en œuvre, cahier des charges et suivi, après-vente, maintenance et sous-traitance, etc…
Après tout, le premier des droits de l’homme, c’est quand même d’avoir à bouffer, non ?
C’est vraiment pas de chance que ce soit justement avec les pays qui s’assoient sur les droits de l’homme qu’on puisse faire les plus grosses affaires…Mais c’est de notre faute ?
Il faut tout de même bien reconnaître que ce serait aussi con qu’improductif d’essayer de vendre nos Airbus aux States, parce qu’ils respectent grosso modo les droits de l’homme, dans leur pays au moins, ou de démarcher nos centrales nucléaires en GB parce qu’ils ont l’Habeas Corpus…
Donc, s’il vous plaît, pas d’excès d’angélisme droit-de-l’hommiste moralisateur !
A quoi sert la vertu si on doit en crever ?
Alors, vive le réalisme cynique !
Et d’abord, appelons-le « fin pragmatisme ».
C’est à la mode et ça ne fâchera personne, car ça fait plus joli.
Exception culturelle Consiste à ne pas marchandiser certains produits dits culturels. Laisse au moins la culture aux affamés, ce qui ne mange pas de pain.
Famille recomposée D’abord composée, comme la salade, la famille s’assaisonne plus ou moins. Puis il arrive qu’elle devienne « fiache », et même qu’elle se décompose.
Mais l’appétit restant inassouvi, elle peut alors se recomposer, en salade plus variée, et même varier à l’infini. Question de faim.
Guéant (Claude) On le dit grand manitou, aimant se tenir dans l’ombre de son président. Va pour le manitou, sans doute. Mais grand…Là où il aime se tenir…on doute.
A moins qu’il ne s’y tienne couché, et que le soleil fasse de même à l’horizon…Tout petit manitou, alors !
Hortefeux (Brice) Pour toute intégration, nous sue son exclusion, au propre comme au figuré. Bien triste boutefeu. Brice pas nice, mais dangereux. A des haines !
Impôts sur les successions Leur suppression est l’exemple même de la mesure démagogique.
Il est bien connu que le petit retraité, le petit commerçant, comme le salarié, surtout celui au SMIC, vont beaucoup profiter de cette mesure. Quand elle n’apportera strictement aucun cadeau supplémentaire aux détenteurs de grosses fortunes !
Les grands trémolos, la main sur le cœur et les yeux embués rivés à celui des caméras, sur la juste possibilité pour le travailleur d’enfin pouvoir transmettre intégralement à ses enfants le fruit d’une longue vie de labeur, font certes beaucoup pleurer dans les chaumières.
Par contre, ils ne disent absolument rien sur le fait que ledit travailleur n’a strictement rien à transmettre de sa longue vie de travail, s’il en a eu une, après avoir logé, nourri et éduqué ses enfants du mieux qu’il a pu.
Le Français d’en bas se fout totalement que l’on supprime un impôt qu’il ne paye pas et qui ne concerne ni lui, ni surtout ses enfants.
Comme il n’y a pas que des crétins pour habiter les chaumières, il aimerait au minimum qu’on cesse de le prendre pour un demeuré et qu’on le respecte en évitant de se foutre ouvertement de sa gueule.
Surtout à l’heure des repas, quand la télé mouline une pâtée encore plus maigre que son frichti.
Conserver un impôt progressif sur les successions des grosses fortunes pour alimenter un fonds d’aide aux plus démunis, serait une idée sans doute trop complexe et trop injuste pour être dans l’air des temps si partageurs que nous vivons.
Jacques (faire le) Expression vieillissante équivalant à faire l’idiot. On peut faire le Jacques douze ans à la tête de l’état, comme pendant les trente ans passés avant à tant d’autres postes.
On peut faire le Jacques dans la conduite des affaires intérieures, épuisé de faire le Charles dans les affaires étrangères.
On peut faire le Jacques à la ville de Paris et s’y conduire en Jacquou le Croquant, avant de laisser autre Jean en croquer à son tour.
Frère Jacques finira peut-être par se faire sonner les matines en justice, mais il est hélas à craindre qu’une fois de plus, ce soit le bon peuple qui soit pris pour une cloche.
Karaoké Ce à quoi se résume toute l’action gouvernementale, dès que le président a poussé sa chansonnette.
Le Pen Homme politique français ayant réussi en 2002 le tour de force à l’envers, par sa seule force de repoussoir, de faire voter pour Chirac 62% de votants qui ne l’avaient pas choisi quinze jours plus tôt.
Grâce à lui, Chirac a bénéficié d’un plébiscite lui permettant de chaparder un second mandat qu’il boulottera égoïstement dans son coin, manquant la dernière occasion de prouver qu’il pouvait être un chef d’Etat.
Stupidement aussi oublieux de ces 62% que des 18% de le Penistes, il choisit en effet de rester chef d’un clan réduit aux 20 restants.
Mathieu (Mireille) Brunette sans âge et jamais décoiffée, qui décoiffe.
Ses millions de disques vendus lui ont valu un disque de vermeil exceptionnel.
Après avoir promené son micro triomphal pendant une quinzaine d’années surtout à l’étranger, où elle est l’un des grands symboles de la chanson française, on retrouve un peu notre Mireille nationale depuis quelques années.
Le 6 Mai 2007, elle fut au grand rendez-vous sarkozyste de la place de la Concorde, où elle s’empara avec autant d’énergie du micro que de la Marseillaise.
La diva d’Avignon en fit trop : la foule muette eut nettement plus de mal à suivre ses Mille colombes et la laissa tenter de s’envoler dans un enthousiasme par trop éthéré et finalement pathétiquement solitaire.