Ma mémoire me raconte avec un souci du détail et fidèlement
Notre rencontre à Paris, un amour au firmament
Le va-et-vient exalté entre la destinée d’une femme encore palpitante de la rencontre
Et le sort empoignant par lequel elle a été frappée atrocement au même moment !
Paris, cela fait deux ans que je t’ai quitté
Parti, car tu as violé mon alacrité
Meurtrie, car tu as abusé de ma naïveté
Paris, la ville qui fait rêver les amoureux
Paris, tu as peiné mon cœur radieux
Les champs de mars où j’ai promené mes chimères
Le cœur sacré où j’ai prié pour mes amours funéraires
La rue richelieu, dans cet hôtel où j’ai dormis chair contre chair
Paris, tes lieux sont insolites et inédits
Paris, tu as souillé mes souvenirs à l’infini
Paris ton Ciel est brumeux
Mes amours sont hantées par ton ciel nébuleux
Ses nuages chargés sont mes aspirations démesurées
Sa couleur grisâtre est le teint de mon cœur mille fois brisé
Plus loin, à Étretat, une fois remise de mon état
J’ai aimé pour la seconde fois
Languissante auprès de l’arche et l’anguille
Leurrée, et dans tes falaises de nouveau déçue
Arsène Lupin : Gentleman cambrioleur
M’a de nouveau arraché ce sourire enchanteur
Ce « Cyrano de la pègre », comme disait Sartre
A dérobé au ciel de mes amours tous les astres
Étretat, ville de l’impressionnisme et d’Eugène Boudin
Tu m’as dérobé mes plus belles toiles pour le bonheur d’un Arsène Lupin
De retour chez moi à Casablanca
J’ai songé de revenir sur mes pas
Je n’ai pas ressenti la frénésie ni de Paris ni d’Étretat
Enfin, ni l’arche, ni Montmartre
Ni la chaleur de la chambre d’hôtel et son âtre
Ne sonnent le glas de mes souvenirs âpres
Mon cœur! À Paris, à Étretat ou à Casablanca
Tu as froid, tu es vagabond, et tu mords encore à l’appât
Chaque jour, la pensée se renouvèle – et chaque jour, mon amour pour toi se remémore —, il est sage de ne pas s'appesantir sur l’irréalisable. Souhaite-moi tout simplement que des bras pareils aux tiens s’ouvrent à moi, j’en ai fort besoin.