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(Anthologie permanente) Maxime H. Pascal, L'Usage de l'imparfait


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Posté 31 mai 2019 - 02:28

 

6a00d8345238fe69e20240a48ae272200d-100wiMaxime H. Pascal publie LâUsage de lâimparfait aux éditions Plaine Page


(...)
après l'aire frigorifique les cils translucides l'eau cubique les lèvres cristallisées
après 0 Virginia l'eau se met à me penser c'est le moment de garder la tête froide
après reflux coulures d'irrigations ménageries métalliques insipides écartées
après courbure frontale durant glaçons et gouttes sournoises minces torrents
après les plans givrés de ma tête
après la réalisation de ne pas être vague limon début d'embruns les fenêtres se révèlent dormantes depuis leur occlusion par les coquillages agglomérés collés

est-ce qu'ils ont gardé tes empreintes

après temps mou temps rapiécé
j'ai essayé de réparer une libellule
c'est un jour de mauvais jour
on a l'idée qu'il y a des choses à faire
on promène l'idée elle est au tiède elle est dans la tête elle n'est que dans la tête un peu à l'étroit parfois en tête à queue on reprend de ses nouvelles seulement un peu seulement guère que disgrâce accompagne seulement dilettante cependant pas le temps           le temps est occupé
trituré tri tué exploité l'idée se réplique par tête de plus qu'elle vient de trouver c'est qu'elle
est alerte c'est une idée courante elle est toute faite    têtue toupie butée elle vomit des
statistiques dégorge des rognures de burgers vite vides elle compte à rebours s'assoit sur
les pavés veut prendre l'air attriste des poumons        sort des paroles de doutes bouches
ce qu'il faut de vacarmes pendant qu'elle court d'un sourd à l'autre
qui ne sait pas quoi faire
par quoi commencer


il y a des morceaux à récupérer
des morceaux qui empêchent de dormir
des sections d'abdomen légèrement mortes dans les regards craquelés
le sceau de sécheresse persiste à soulever les poussières soulever les lièvres les questions
les montagnes     changer l'emploi du temps
cette vie de retours mécaniques pis-aller routiniers     vues bloquées
y a-t-il des présences derrière les fenêtres réalistes      l'incision des paupières
ne débride pas la portée de longue vue

comment regarder la totalité d'une expérience
comment ne plus être descendants du sommeil
incendié où retombent escarbilles fourbis des mondes connectés

je voudrais des yeux multipliés
je voudrais revoir une eau évidemment limpide
je continue d'échapper aux cloisons
je ne ferme pas les lèvres
j'habite dans les mots
parfois entre des langues étrangères
je tends les mains elles imaginent l'eau que je pourrai porter aux autres animaux
parfois les animaux savent me trouver
comment me ramener du pays nocturne


récapitulation de ce corps
cerné par les colonnes de gaz qui se déplacent
l'air est fréquenté
de plus en plus troublé

je ruunis des segments du thorax insecte et des radios transmetteurs électroniques et des
neurones pilotes amplifiés et les matériaux pourpres démembrés et les images précédentes
mes yeux se font mal
comment maintenir le défilé des mots voyants rupture des ailes
les mots entre ocelles et pupilles et tous les adjectifs ont déguerpis et
les mots entre eux est-ce qu'ils se continuent dans les stalles de commémorations
est-ce qu'ils me constituent les énormes rassemblements de mots pendant le souvenir des
herbes aquatiques qui pourrait repousser entre eux moi         et libellule sans plus tige fronde
ou brin
fétu où se poser et les ramures des rennes sont sciées et les cervidés viennent aux blessures des
artères fluviales recalibrées et les coupantes phrases de petit format

je me rappelle qu'il est confirmé que je ne suis pas un insecte
je ne suis pas antérieure pas préalable
je reviens des longues lignes
j'essuie des confusions avec 10 doigts
je partage l'asphyxie chimique de la compression des ruisseaux
l'empêchement du saut du bond de l'écart
(...)


Maxime H. Pascal, L'Usage de l'imparfait, Plaine Page, 2019, 170 pages, 15â¬

Poser un genou à terre et y coller son visage. Maxime Hortense Pascal écoute les derniers souffles de la nature, ces petits peuples de bruits qui expirent. Lâoreille tendue, elle sismographie, prend la température des mers mortes, enregistre lâeffacement des signatures acoustiques et les séries des disparitions discrètes. Chaque goutte évaporée ou polluée irrigue la catastrophe annoncée. LâUsage de lâimparfait retranscrit les bruits de fond naturels que lâon étouffe sous les signaux industriels et commerciaux (4e de couverture).

Maxime Hortense Pascal est écrivain et poète. Vit dans le Sud de la France. Sa production couvre un spectre allant du poème au roman, du vers aÌ des formes plus accidentées. Ses collaborations avec des chorégraphes, des musiciens et des artistes contemporains éclairent son travail dâécriture et en approfondissent les marges.

Parmi ses publications :
Never, éditions du Scorff, roman, 2000.
Point typographique délaisséÌ, Fidel Anthelme X, poème, 2011.
Beyond, CD, commande du Studio Instrumental, produit par le Groupe de Musiques Vivantes, Lyon.
Lâinvention de la soif, Le temps des cerises, « Action Poétique », 2013.
Nostos, Plaine Page, 2013.
Le tambour de Pénélope, Plaine Page, 2015.
LâUsage de lâimparfait, Plaine Page, 2019
Publications en revue, anthologie :
La Revue Littéraire, Action Poétique, Anthologie Voix de la Méditerranée, Gare Maritime, Anthologie Voix Vives de la Méditerranée, Les Bacchanales, Invecceâ¦

Lectures et performances :
Voix de la Méditerranée, Actoral, cipM, les Écritures Croisées, Festival Les Eauditives, Maison de la Poésie de Nantes, CiteÌ du Livre Aix-en-Provence, Festival Les Bruissonnantes, Voix Vives de la Méditerranée.
(source CipM)


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