0
l'abondance désordonnée
crée le néant
tout est dans l'organisation.
de ce néant
0b
il entre
elle pose une affiche sur le mur
j'ouvre les yeux
la musique
il est tard
ne t'inquiète pas de ça
l'enfant a des syllabes sur les lèvres
et l'araignée
laraignée se questionne
les hommes ont-ils autant de nerfs que d'arc-en-ciel fait le ruisseau
les araignées n'aiment pas l'eau
l'enfant l'embrasse sur la main
de l'eau bouillante
voilÃ
il allume une cigarette
l'affiche tombe
je sursaute
n'aie pas peur
c'est l'affiche
ce n'est rien
1
lÃ
il y a ce vide
le vieil homme a la barbe y solde des compresses
et puis
tout autour
il y a ce truc
ce truc
mal à l'aise malhabile malotru bien foutu
parait-il
ce truc
terrifié
d'aborder les carrières
c'est ça
le creux fait bander l'angoisse
et l'angoisse s'essaie
dans un cul de grenouille dans le fond de la flaque
2
le temps se tient par le bout
de la main nous fumons des heures
en attendant
en attendant comptoirs
lumières blanches pour que nous soyons beaux
mains sur la cuisse haleines tièdes et vous
mégots
mégots qui crissent
senteur de bronches
3
ce soir les pinceaux
sont imberbes
il décompressent dans le pissoir d'un bar
peine inondable
4
les étoiles sont fraîches maintenant et l'œil
l'œil lui rougit
l'unique nerf du canal
mange la lune par les formes
les pieds avancent
et nous
puons des pieds
5
j'entends un mégot s'assagir
dans la flaque
un chien qui pisse
6
NON
cette péniche
je n'y suis jamais monté
elle attend là comme un lecteur
VOiS
contre le mur d'en face
après
la passerelle
le livreur de tabac a des sources salées
entre les mains
sa montre donne
une heure
cinquante quatre
7
alcoolémistes fins
les snipers embués firent péter les vannes
cette chaussure dans ma main
c'est la tienne
je la soulève et je la jette
à la figure des gens qui me cisaillent
de leurs yeux morts
SALOPARDS
ces gens pourtant
je les aime
ils ont la prévoyance
dans la limite
qu'ils aperçoivent
ces gens pourtant
je les hais
8
TOUTES LES BOUCHES
ONT DES FLINGUES ARMES SUR LE BOUT DE LEURS LEVRES
ET LES CHIENS
N'ABOIENT PLUS QUE POUR BOUFFER
9
10
j'essaie pour trouver le ciel
le nomade me crie qu'il n'a jamais rien vu
et son chien appliqué
s'envoie un long whisky
11
à l'intérieur
chaque unité a son regard
et chaque regard
caresse des yeux
12
la rivière escalade
le feu rouge
l'haleine diffuse
la berge
ARRIVE
13
je bois les bulles à la surface
14
déjÃ
les tourbillons
puis la cendrine soulagée longeant
la perspective du mégot
15
la rivière est étanche
l'apparence est un singe
finalement
la cohérence se tient parmi nous
son sourire est inquiet
le ridicule ne t'a pas tué
16
la position
fœtale
détermine l'ordre
de la pensée
17
en cargo sur la plaine
j'ai cru sentir la paume planter
de ces marmailles de boue
à la station d'épuration
la porte le silence
à deux doigts d'en finir
dehors
c'est la mort
un certain nombre de fois
des types à cravate sèche et à corps grenadine
des carrières méprisantes
d'autres courant après
une fille aux oreilles pleines de boue
et des mains d'ambulances
voilà tout
la casserole d'eau bouillante
je tiens mon cœur à la main
tu cours
mon bras
tu le serres
calmement
et tu me conseilles de le poser
par terre
sur un carreau
gris
de la cuisine
avant de le remettre en place
18
l'ordre est mobile
19
nuit
à nouveau
qu'on apporte des coupes de glace
assaisonnées
20
parler bourré ne sert à rien
tu te retrouves à poil et tes chaussures n'ont même pas le souvenir de leur nom
quand tu écris
c'est qui se retrouve à poil
l'autre
21
le carreau de la fenêtre
je crois
est le goût de ces pierres qu'on frotte
contre la main
pour des pluies végétales
22
le passage à la ligne est un souffle
non
le passage à niveau
aussi
coupe souvent le souffle
des automobilistes
23
dans la lecture je ne sais pas
elle est trop loin
ah ah
24
j'entame des saisons
25
je vois deux sortes de poèmes
poème-flèche
et poème-rond-point
26
la douleur peut
faire couler de l'eau de vos yeux
et l'eau
qui coule de vos yeux
est salée comme la mer
c'est à croire que derrière vos yeux
il y a la mer et que vos yeux
sont deux anchois séchés
27
je ne peut
qu'entrouvrir les paupières pour assécher le flux
28
la douleur ne crée pas
elle se désintègre dans les fissures
de l'oeuf
29
c'est comme un corps trop lourd
soudain
votre main lâche
cependant qu'une goutte tombe
de sueur sur
le cuir un peu usé de votre chaussure
30
tu ne peux rien contre la puissance
31
nuit
le rhum est à quarante degrés
il fait chaud et les bières regrettent d'être absentes
écoute la trompette balayer l'éternité
de ce pet
32
il pleut des tonnes et des agences
sur le paillasson
33
c'est aussi le visage rouge d'une enfant
ses yeux
qui ne s'ouvrent pas
cependant qu'on patiente
un mouvement de glande de votre part
et vous vous sentez con
34
l'ivresse est bonne
de tabac et d'alcool
un peu plus loin
les larmes carbonisent sous la poussée
des âmes franches
ne vois-tu pas la mort avec sa tête plate
35
LA MORT NE SE DECRIT PAS AVEC DES LARMES
L'OISEAU QUI MEURE NE PLEURE PAS
IL ACHETE DES CLOPES
ET FOUT LE FEU AU NID
36
la rupture et la mort
varient
(diffèrent)
(sont différentes)
(s'éloignent
l'une de l'autre)
les gens le croient
37
la mort
je crois qu'elle est venue
l'autre jour
c'était ça
l'après-midi
pas différent des autres
pourtant
j'avais bu
t'avais bu
je fais la liste
t'as envie
ouais
alors vas-y
dans l'ordre
si possible
whisky
kir à la mure
muscat
martini
pastis
porto
rhum
bière
que des petits verres
c'est ça
j'étais chez mes parents
et
l'entreprise de ton frère
oui
l'entreprise avait offert
pour noël
à noël
pourtant
l'était lÃ
sûr
plusieurs bouteilles
mais personne ne boit
chez moi
on fume
on fumait
38
je ne peux rien contre la puissance
39
en m'approchant
la lune avait bâti des mares
à leur sommet sonnait la cloche
jamais la nuit
40
séries
séries
des séries
sensuelles
sensitives
porteuses de sens
même
cette avalanche de petites têtes chauves
les yeux fermés
des bulles aux lèvres
nous suggérait
40
dans l'approche visuelle du poème
la parenthèse
(de deux
ou trois
ou quatre lignes
et
en italique)
est poétique
dans les endives à béchamel
elle est vilaine
et poétique
41
l'approximation ne tremble pas
deux ou trois cigarettes
qui peut le dire
42
le nombre d'ailes de l'amande
ne se devine pas
il s'accorde toujours à l'appétit fébrile de la bête
et ils sont mille au moins
à se ronger les doigts
43
à quoi bon lui tenir ce discours
les fous n'attendent que la grâce
et la grâce
à cette heure
flotte dans une mare
créée dans les siècles suivants
sur le toit du canal
où nous avions dix ans
44
l'alcool rend supportable aussi
je veux dire que l'alcool
te rend supportable
à toi-même
mais seulement quand tu es seul
le lendemain qui chante
le sais-tu
45
le rhum
sent bien meilleur que la pisse
si un jour
mon bouquin
le papier sera du papier noir
parfumé au rhum
46
C'est à ni rien comprendre. Le glaçon vient de fondre. Deux secondes. Seulement. Je capte. Les embrouilles de l'ombre sont encore plus belles. Ce soir. Là . L'amendine disserte sur des vers en flamand. J'ai le regard des dieux. Des mirages infects se mêlent aux courbes de joie. La restitution dégouline. Imparfaite. Sur le marais, je peine deux voies, appliquer à semer les limelles d'un ange. Le temps est revenu. C'est l'éclaircie des boucles blondes ; la connivence n'aura, jamais ou, nulle part
lieu.
47
Je n'ai que le regard.
48
La virgule aussi
Est un souffle
Non ?
Peu importe
La mélanie des ombres
Est une VESSIE fine que je glisse en passant
Sous le col de la nuit
49
incessantes
accalmie inquiète
retournez-vous
boulangers n'ont retenu rires que pour scotcher porte
clocher lui
ne dit plus rien
voilà trois jours et quelques nuits de plus qu'hésite
pieds dans poches
serrurier passe main sur tremblements
entre deux dromadaires
ce sont pouls abordables
pissant gouttes
50
je n'ai rien contre l'ablation
ou le cisaillement
le vide ne crée pas non plus
il soutient la splendeur
51
La poésie est continue
Je l'ai découverte
Ce soir
Mon lit sera soyeux
De grèves et de perruques
52
Je vous supplie
L'alcôve s'entraîne Ã
Rester immortel
Il n'y en a qu'une
Et ses yeux sont cernés
La porte du canal
53
le poème est simplement
la forme minimale qui peut transporter la poésie
la poésie
est humaine
et l'homme est autre chose
voilà tout
54
l'italique me gonfle
RIEN D'AUTRE N'EST IMPORTANT QUE CE SOIT CONTINU
55
Le point
Lui
N'est pas toujours un souffle
Parfois
Il s'exclame ou s'étonne
Parfois même
Il s'étouffe
Il sème m'aime
La terreur
56
La beauté se diminue
Dans les fractures successives
57
Non ce n'est pas l'abondance désordonnée qui Crée le néant
Mais
L'abondance désordonnée médiocre et mal Digérée
Tout est donc dans l'organisation du néant
Créé par celui-ci
58
C'est génial
Papa
Je t'aime
Et je voudrais que vous aussi
Vous l'aimiez
Il vous aura apporté des minutes
Des
Minute
J'avais un truc génial
LÃ
Mais il a fui
Ca vous aurait cramé
Enfin
Au bout des cendres
Mais l'ivresse
Dont je parlais à côté
M'a battu avec un fouet
Ses mains étaient couvertes de longitudes
Euh
Hum
Euuuh
Trop courtes
59
Celui-lÃ
Je ne veux pas qu'ils l'aient
Je veux dire que je me connecte depuis quelque temps
A un réseau voisin
60
Ce truc va me revenir
J'ai le contexte qui tapote
61
Nul besoin de majuscules
Je suppose
L'instant d'après
62
Le s fut important
Je présume
Dans les convois
63
C'est-Ã -dire
Qu'il importe
Mon père
Sa chambre est verrouillée
Il faut des permissions
64
L'instant d'après
Se trouvait en amont
En amont
Les écrevisses sont successives
65
Mais non
Il ne reviendra pas
pas
ça veut dire jamais
en fait
pas à pas
jamais à jamais
j'aimais à jamais
j'aimais à j'aimais
il n'y a qu'un pas
infranchissable
comme dit le mec
dans
Lune Froide
à propos de la bite
66
la majuscule s'est abstenue
mais le souffle
m'a lâché
il est parti rejoindre
des pages consignées
trois centimes
chacune
67
je n'ai que le regard mes dents
seront les lettres
68
il y a des cendres dans mon rhum
un retour a failli venir
de je ne sais pas où
deux fois
j'ai plié les lèvres
le foie ou les poumons
pour les poumons
je ne crois pas
ils sont rompus à autre chose
69
la poésie excuse
l'asthmatique bégaie
70
j'ai la gerbe
je viens de pisser dans quatre bouteilles
et d'en mettre à côté
mon tee-shirt fera le reste
71
demain
c'est décidé
je rentrerai chez moi
j'ouvrirai la porte
je la pousserai
j'avancerai
soudain
je m'arrêterai
les yeux scotchés
par quelque chose
alors
je me retournerai
je tirerai la porte
je la refermerai
et j'irai voler la pince du garagiste
avec la pince
je m'en irai un peu plus loin
je me couperai les doigts et je les jetterai
sur le trottoir
à côté du chien qui pisse
s'il pisse
ou qui fouille dans les poubelles
s'il fouille dans les poubelles
puis je continuerai
je ne reviendrai pas
j'irai au supermarché
là -bas
j'achèterai trois paquets de nicotine à injection intraveineuse
une mangeuse de souris
et un tube
pour faire sortir la poésie par ma bouche

j'ai une cigarette pour t'écrire en rouge
Débuté par aracaria, févr. 03 2008 03:39
3 réponses à ce sujet
#1
Posté 03 février 2008 - 03:39
#2
Posté 03 février 2008 - 05:08
J'ai tout lut en me masturbant doucement. Ca me donne envie de fumer, mais c'est bien.
#3
Posté 03 février 2008 - 11:17
Bon, ben...comme tu dis...y'a plus qu'à l'organiser maintenant, ton abondance de néant !
Trois thèmes prennent nettement le dessus cependant (ce qui prouve que, courageux, j'ai lu)
Fumer, pisser, boire.
Ils ont certes le grand avantage de s'auto alimenter, et donc de commencer à structurer ton vaste néant.
Un début de piste, alors !
Bon courage et amicalement
Paname
Trois thèmes prennent nettement le dessus cependant (ce qui prouve que, courageux, j'ai lu)
Fumer, pisser, boire.
Ils ont certes le grand avantage de s'auto alimenter, et donc de commencer à structurer ton vaste néant.
Un début de piste, alors !
Bon courage et amicalement
Paname
#4
Posté 03 février 2008 - 01:30
ouais t'asraison apname, après le numéro 24 c'est de la merde
par contre pour les themes
t'aurais pu faire un effort quand même
par contre pour les themes
t'aurais pu faire un effort quand même