Doucement je m'approche
Dans cette chambre éteinte
Les poings au fond des poches
M'équilibrent
Je longe le mur de gauche
En suivant la plinthe
L'armoire où je m'accroche
Me corrige
Tu es là endormie
Au beau milieu du lit
J'aim' Ã te regarder ainsi.
Je suis veilleur de nuit
Et quand revient celle-ci
…Hélas je suis déjà parti.
Je devine ton corps
Dans cette chambre éteinte
Mes yeux de ce décor
S'habituent
Je me souviens encore
Notre dernière étreinte
Il faisait chaud alors
D'être nus.
Dors en paix je surveille
Que nul ne te réveille
Ne dérange le fil de tes rêves.
Au retour du soleil
Au bout de ton sommeil
…Je m'acquitterai de ma veille.
J'ai bien souvent pensé
A raccrocher au clou
Ma lanterne mon métier
Mon départ.
Dans la chambre je serai
Présent au rendez-vous
Je l'accompagnerai
Tous les soirs.
Mais partager ses nuits
Forcément m'interdit
A la redécouvrir ainsi.
Quand elle est endormie
Au beau milieu du lit
…Surtout si je dors moi aussi.
Doucement je tâtonne
Dans cette chambre éteinte
Ses mains me fredonnent
« Te voilà ».
Je sais qu'elle me pardonne
Du bruit de mes empreintes
Des meubles où je me cogne
Chaque fois.
Le cerveau alourdi
La nuque endolorie
D'une vie réglée sur l'insomnie.
Elle m'adresse un sourire
Comme l'on souffle une bougie
…Près d'elle je me suis assoupi.