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(Anthologie permanente), Adrienne Rich, Paroles d'un monde difficile


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#1 tim

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Posté 31 janvier 2020 - 10:23

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<p class="MsoNormal blockquote" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif';"> <a class="asset-img-link" href="https://poezibao.typ...8f836200c-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"><img alt="Paroles_d_un_monde_difficile_adrienne_rich_cover" class="asset asset-image at-xid-6a00d8345238fe69e20240a4b8f836200c img-responsive" src="https://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e20240a4b8f836200c-100wi" style="width: 100px; margin: 3px 15px 5px 5px; border: 1px solid #969696; box-shadow: 8px 8px 12px #aaa;" title="Paroles_d_un_monde_difficile_adrienne_rich_cover" /></a>Depuis longtemps Chantal Bizzini traduit et défend lâÅuvre de la poète américaine Adrienne Rich (1929-2012). Elle publie aujourdâhui un recueil de ses traductions, sous le titre <em>Paroles dâun monde difficile, poèmes 1988-2004</em>. <br /><br /><br /><strong>Equinoxe<br /></strong><br />Le temps se fend comme un fruit, entre obscurité et lumière<br />et une brume habituelle traîne<br />au dessus de cette étendue<br />j'ai parcouru septembre de bout en bout,<br />pieds nus, de pièce en pièce<br />portant à la main un couteau bien aiguisé pour couper tige ou racine<br />                                                   ou mèche     les yeux ouverts<br />aux coquilles d'abalone         flammes des bougies commémoratives<br />citrons fendus roses couchées<br />                               le long de poutres se carbonisant     Choses belles<br />: : acres mornes de pays développé à l'image de son nom:  Nulle part<br />marécages détritus brûlés menaçants en son coeur<br />orbite métal d'arme sang bleu de minuit et<br />                                         masques mystifiants je croyais savoir<br />que l'histoire n'était pas un roman<br />Ainsi puis-je dire que ce n'était pas moi       fichée comme l'Innocence<br />qui te trahis     servant (en protestant toujours)<br />les desseins de mon gouvernement<br />pensant que nous arriverions à construire un lieu<br />où la poésie               vieille forme subversive<br />pousse de Nulle part  ici?<br />où la peau pourrait reposer sur la peau<br />un lieu « hors limites »<br />                               Peux dire que je me suis trompée ?<br />Être si meurtrie:        dans les organe        s écheveaux de la conscience<br />Encore et encore avons laissé faire<br />du mal aux autres        broyant le noyau de l'âme<br />cet ego à la tonalité sourde libéré, essaimant dans le monde<br />si meurtri :      coeru  spleen longs rubans enflammés<br />                                      des intestins<br />le collier vertical de lâépine dorsale oscillant<br /><br />Avons laissé essaimer<br />en nous        laissé advenir<br />comme cela se doit, au plus profond<br />mais avant ceci :      longtemps avant ceci         ces autres yeux<br />frontalement se sont exposés, ont parlé<br /><br />2001<br />(p. 96)<br /><br />*<br /><br />Dans lâEurope la plus froide fin           de cette guerre-là<br />dômes gelés     rails dâacier gelés          braseros allumés dans les rues<br />réservoirs de la mémoire du froid<br /><br />la Victoire de Samothrace<br />sur un escalier  ses ailes, en arrière,<br />flamboyantes               me dit<br />:: à chaque personne rencontrée<br /><em>            déplacée, amputée ne me compte jamais pour rien<br /></em><br />Victoire<br />            découpée dans le désastre        qui sâavance<br />                                    en haut des escaliers<br /><br />                                                                   <em>     pour Tory Den</em>t<br /><br />1998<br />(p. 86)<br /><br />*<br /><br />Toutes sortes de discours surgissent dans la poésie, que ça te plaise<br />ou non, ou même si simplement          <br />                        comme nous    tu essayes<br />                                    d'avoir l'Åil<br />                                                sur les armes dans la rue<br />                                                            et sous la rue<br /><br />Voici notre ami L.: osseux, nerveux, renfermé, travaillant comme infirmier quand il ne trouve pas à enseigner. Juif d'une lignée de convertis, philosophe formé comme ingénieur, il ne peut se conformer à la destination que son enfance privilégiée lui promettait. Lui aussi est en train de perdre patience : <em>Quel intérêt d'apprendre la philosophie si tout ce que ça fait, c'est de nous rendre aptes à parler avec quelque pertinence sur d'abstruses questions de logique, etc... Et si ça n'améliore pas notre manière d'aborder les problèmes importants de la vie quotidienne, si ça ne rend pas plus scrupuleux qu'un journaliste dans l'emploi des phrases dangereuses que ces gens utilisent pour leur intérêt propre ?<br />Tu vois, je sais qu'il est difficile de bien penser la « certitude », la « probabilité », la perception, etc. Mais il est encore plus difficile, si c'est possible, de penser, ou d'essayer de penser, vraiment honnêtement au sujet de sa propre vie et de la vie des autres. Et y penser n'est PAS EXCITANT, mais souvent tout à fait horrible. Et quand c'est horrible, alors, c'est D'AUTANT PLUS important.<br /></em><br />Sa voix haut perchée avec son inflexion plus sombre, plus rauque.<br /><br />Au moins il n'est pas sorti, il est resté, à tambouriner de ses longs doigts. <br />(p.68)<br /><br />Adrienne Rich, <em>Paroles dâun monde difficile, Poèmes 1988 â 2004</em>, traduit de lâanglais (États-Unis) par Chantal Bizzini, La Rumeur libre, 2019, 112 p., 17â¬<br /><br />Courte <a href="https://larumeurlibre.fr/auteurs/adrienne_rich">biographie</a> dâAdrienne Rich sur le site de La Rumeur libre<br /><br />Adrienne Rich dans <a href="https://poezibao.typepad.com/poezibao/"><em>Poezibao</em></a> :<br /><a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2005/07/anthologie_perm_4.html">extrait 1,</a> <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2005/09/anthologie_perm_24.html">extrait 2</a>, <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2006/05/anthologie_perm.html">extrait 3</a>, <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2006/07/evnement_adrien.html">un article de Marilyn Hacker sur Adrienne Rich (inédit en français</a>),  <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2006/07/anthologie_perm_16.html">extrait 4,</a> <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2006/07/adrienne_rich_p.html">Adrienne Rich à Paris le 18 juillet 2006</a>, <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2006/07/anthologie_perm_19.html">extrait 5</a>,  <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2012/03/anthologie-permanente-adrienne-rich.html">sa mort et ext.  6</a><br /><br /><br /></span></p><img src="http://feeds.feedburner.com/~r/typepad/KEpI/~4/oXI0jyssrdI" height="1" width="1" alt=""/>

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