Oui, blonds, ils étaient blonds, blonds ? Que tu m’écrivisses
Des mots doux, j’eusse joui, car de mon cœur fendu
Perlait la libido : tes cuisses écrevisses !
Et ta bouche mouillée au fard rose, fondu !
Mais je garde en mon sein bien plus que les muqueuses,
Ta toison grisante oh ! qui dans l’air délassait
Ses arabesques d’or ; tes pupilles moqueuses
Ne le surent jamais : CELA ME DEPASSAIT.
Ton parfum : « sans issue » ? Et quand dans l’indolence
D’un songe je soufflais : « ta crinière je veux »,
Tu ne voyais en moi qu’une sotte insolence,
Alors que je rêvais d’océans de cheveux…
blonds, Blonds, BLONDS. Je nageais très loin de leurs rivages,
Plaquant mille baisers sur chaque fil sucré
(Leur laque ou ta maîtresse ?) et de mille ravages
Le réveil brisait tout de mon rêve sacré ...
Pourquoi ? Je…oh ! un fil ! le ciel bleu nous martèle ;
Les coquelicots, blonds ! mes yeux étiolés
Gonflés de sanglots, blonds ! Oh ! la langueur mortelle !
Ton parfum « Vol de nuit » blond, les soirs étoilés ?

Blonds (1997)
Débuté par Rimbaudelaire, févr. 06 2008 11:24
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