Le croqueur de vers
Assis contre le pommier, quand vient la saison,
Sur son lit de mousse, une lumière douce
Fait éclore en son cœur les tendres bourgeons
Où des rimes à foison lentement poussent
Sa plainte berce les champs vacillants,
Raconte la danse de la feuille morte
Abandonnée aux caprices d’un léger vent
La tentation se fait de plus en plus forte
Dans sa main ouverte, le fruit est entamé
Il se délecte des vers de la luxure
Vois comme la raison fuit l’esprit affamé
Seul comme le mur pris par les ronces
Il s ‘oublie dans son coin de verdure
Tandis qu’au ciel des divins sourcils se froncent