Comme sur une balançoire,
Le corps oscille de l'arrière vers l'avant.
Réédition d'une chronologie
De faits d'hiver en contre épreuve
Que l'on croyait remisée
Dans le grand nulle part apaisant.
Mais à l'érosion de brises inédites
Affleure la feuille d'or d'un refrain,
Comptine ancestrale
Ou peut-être antique chant de berger réactualisé qui dit :
"Quand le voile de l'aurore se soulève
Même sur les plaines les plus arides
Il y a toujours un caillou qui relève
L'éclat de la fortune des druides."
Le temps n'a pas de prise sur la nature.
Certes, il la froisse, la blesse, la déchire
Et transforme la montagne en grains de sable
Charriés par la fraîche ferveur des torrents.
Lavés et polis,
Ces lits invitent la silhouette à lover
Son corps aux transes incertaines
Qui reprend en coeur cette volupté nomade.
Au plus proche
De ce que la roche encore sédentaire fredonne,
Son onde friable tresse ces fébrilités
Menant vers cet unisson
Où toutes les strates s'atomisent.
Nadège Laforest / jim