Aller au contenu

Photo

le couple (romance post soixanthuitarde)


  • Veuillez vous connecter pour répondre
Aucune réponse à ce sujet

#1 adjout

adjout

    Tlpsien +

  • Membre
  • PipPip
  • 16 messages

Posté 13 février 2008 - 02:39

Le couple (mai 1988)

Il était une fois une histoire, plus profonde que toute Histoire ; de beaucoup le plus orgueilleux des contes…

D’abord les chaînes

Elles étaient là, d’apparence tendues et mises depuis un temps immatériel : limite d’un espace sans limite qu’on pourrait dire éternel…intemporel éternel.



Ensuite il y a cette nourriture

Ambroisie étrange

Mystérieuse

Douce

Miel céleste pour la bouche des hommes – et des femmes – mais acide métrique barbare et farouche qui brise tout ce qui brille comme le métal.



Dans le cul de basse fosse où elle vit avec son homme, la femme – chargée de toutes les rondes bosses du nu dont on l’abuse, grisée sans doute par la mystérieuse nourriture dont l’homme lui remplit la bouche, se lève. Puis elle chante la sirène assassine – ou le canari l’interminable printemps – tout en crachant (misère du reptile trop bien nourri) sur les menottes et les chaînes, les siennes et celles de son homme, qui tintent en silence et vibrent comme les rondes bosses de la femme qu’on devine frétiller : contre point souple et palpable du chant.



La magie opère

L’étrange acide métrique brise le métal – viol incitant ce dernier minéral à proliférer comme la vermine. Illuminant le cul de basse fosse, la femme apparaît alors nue aux yeux égarés de son homme par la vue de tant de miracles en une seule forme. Exactement comme la flam Buliette aux yeux égarés de son Homéo.



Sans avoir besoin du tapi volant ou de la lampe d’Aladin, le couple se transporte, par la grâce ailée de la poésie du vent, sous l’azur passionné et bleu qui sent la vie à plein bord.

Ils respirent le bonheur !

Ils suent le bonheur !

Ils crient le bonheur !

Le bonheur cru et sans fard.



Mais c’est là que Chaplin apparaît – et Chaplin c’est Cupidon.

Avec son chapeau précis, taillé en économie politique, son large costume, accueillant comme un vaste hangar d’usine, et tout aussi rempli de ruse et de repli, il sourit. Et la silhouette étrangement drôle s’en va, toujours souriante, après avoir copieusement arrosé le duo éperdu d’amour de ses flèches terribles et bénies.



Mais une fois encore la lampe – d’Aladin sans lampe.

Décor étroit, scène artificielle.

Lune excessive et ronde peinte sur faux ciel.

Le couple, bizarroïde porc-épic nu, toujours plus nu, n’est plus qu’une boule de feu qui se meut (au ralenti esthétique bien vu).



Alors vint la limousine géante assourdissante.

Rythme pluriel de roues syncopées et noires.

Elle s’arrête prés de l’arbre sous lequel notre héros dual (boule mêlée de mâle et de femelle qui s’aimENT)

Danse.

Une bannière jaune et noire, étoilée de rose, flotte et ricane – fière et sale comme l’Ennui éternel – sur le capot avant de la bagnole fant-asthme de métal.



Voiture que le couple voit !

Et se déchaîne !

S’ouvre et perd sa dernière étoffe de dignité

Les flèches terribles et bénies (aiguilles à coudre les artères) tombent une à une.



Et il se déchaîne !

Il s’ouvre et s’am

-pute

Devient plus provoquant plus nu

Se sépare et roule

Sous les yeux qui sourient

Les yeux du Néant

De sir Chaplin Cupidon



Alors soudain le mâle devient chat et retombant soudain sur ses pas il courre le chat ! debout comme un homme !



Dans la voiture il entre et gifle les joues de caisses du Boss.

Rythme de tambour inlassable qui claque au son de sirène qui chante la vindicte du bas. Le cigare tremble ! la grosse boule tremble ! la Terre tremble !

Mais après les gifles avalées maso, la grosse boule pointée d’un gros cigare éteint invite (après les gifles avalées maso !) ce démon de chat à venir s’embraser – boule de feu avec des seins qui dansent – dans le veri beau saloon de la bagnole folle.



Interlude

Incendie

Silence

Victoire ! crie soudain la boule de feu.

(Le sourire en bout de canne, Chaplin-Cupidon bénissait toujours…)

Content de pisser dans le very beau saloon qui roule, le duo accepte entre.

Et les portes sur eux se referment…



Et de ce jour terrible les p’tits oiseaux ne chantèrent plus cette nourriture étrange mystérieuse et douce…

La liberté