Au loin la bas
Sombre inexorablement
Dans un ciel déchiré
Entre brumes et lumières
Des pans entiers
De ce que je croyais
Impossible à défaire.
Je le vois se découdre
Ce fil d‘une vie entière.
A l’horizon, broyés
Les souvenirs joyeux
Eclatés en grenade
En grenats merveilleux
Pour une dernière parade
S’arrachent de la mer
Pour y mettre le feu.
Insensible au mystère
D’un naufrage romantique,
Quelque mouettes enragées,
Aux cris métalliques
Des points de suspension,
Barrent dans le ciel
Mes dernières illusions.
Peu à peu je le vois se dissoudre
Cet horizon qui sombre
Ce fil magique et discret
Qui relie nos désirs
Nos craintes et nos regrets
Cette fragile frontière
Bouffée par la brume
Entre l’espoir et la peur
Entre l’amour et l’amertume
Au loin la bas
Un bateau rentre au port
Ses feux brillent fragiles
Sur le noir de la mort
Et la vague inutile
Qu’il repousse vers la terre
vient mourir à mes pieds
En forme de prière.
Même le vent s’est assis
Sur cette plage vide
Le ciel s’est parsemé
D’âmes à jamais libres
Mon cœur s’éteint
Plus rien ne vibre
Mon âme se prépare .
Pour sa dernière danse….
Quand, surgit de nulle part
Soudain la lune avance
Cannes 2008