
La vie comme poème
#1
Posté 17 février 2008 - 03:14
Pour espérer vaincre les mots
Il faut que la rime soit riche
Ne pas se contenter de mots
Il faut aussi de la couleur
De la couleur et des nuances
Puis se moquer de la pâleur
Antithèse de l'espérance
Car le destin est une stance
Et le poème est un tableau
Des bruits, des sons, de la musique
Des rythmes à toucher le coeur
Mémoire des danses antiques
Au pouvoir de chasser la peur
Des arômes et des odeurs
Qui rejoignent le fond de l'âme
Rendent l'intransigeant rêveur
Comme porté par une lame
Chuchotements mélancoliques
Qui au propos rendent honneur
Des saveurs venant de l'enfance
Rappel des moments les plus doux
Et des jours où rien n'était rance
Qui retournent comme un redoux
Il faut encore le toucher
En frôlement comme caresse
Qui conjugue le verbe aimer
Et que jamais le temps ne presse
Mais qu'il soit pris comme une chance
Qu'on ne doit pas laisser passer
Or il fuit à pleine vitesse
Jamais il ne fait de cadeau
Le temps s'épand dans une ivresse
Comme le cours en chute d'eau
Sans éprouver de sentiment
Il bouscule durant sa course
L'homme qu'est devenu l'enfant
Sous le regard narquois des ourses
Il le tire de sa paresse
Abasourdi et pantelant
La vie est une cavalcade
Alternant loisir et boulot
Répétant à chaque décade
Ce qui est de chacun le lot
Chercher sans cesse le trésor
Galoper vers chaque mirage
Tenter de prendre son essor
D'ouvrir la porte de sa cage
Et camoufler sa propre rage
Devant l'attente de la mort
Ah que n'est pris le temps de vivre
De laisser cours à la passion
Poser le geste qui délivre
Des méandres de l'ambition
Car tandis que coulent les jours
Où couleurs, sons et parfums passent
Voilà que passe aussi l'amour
Sans avoir occupé l'espace
L'amour qui fermera son livre
Sans avoir rempli sa fonction
Dans le cadre tout n'est pas rose
Il y a divers tons de gris
Le froid, la faim entre autres choses
L'itinérant qui cherche un lit
La pauvreté est un donjon
L'indigent cumule les peines
Prend refuge dans un poison
Pour se libérer des ses chaînes
Lorsque l'espoir est à la traîne
L'affaissement bien vite suit
Le lourd fardeau de l'ignorance
À l'origine du mépris
L'enfant qui subit la violence
N'a d'école que le fusil
La tristesse des souvenirs
Des adversités la présence
L'appréhension de l'avenir
La crainte de la déchéance
Pendant que naît l'intolérance
Et qu'elle s'apprête à grandir
La maladie et ses effluves
Ses odeurs de médicaments
De linges passés à l'étuve
Et l'écho des gémissements
Persistance de la douleur
Qui déchire au fond des entrailles
Puis la souffrance avec les pleurs
Et pour un peu l'esprit déraille
L'amour est-il vraiment de taille
À affronter de tels moments?
Les couleurs deviennent factices
L'avidité prend son envol
Suivent alors les injustices
Les dénis, mensonges et vols
Et sournois le goût du pouvoir
Si puissant que peu y résistent
Transforme la façon de voir
Bouleverse les tours de piste
Conduit au bord du précipice
Sème partout le désespoir
S'installe encor la tyrannie
Retentit le chant des clairons
Puis débute la symphonie
Des médailles et des galons
Tortures et arrestations
Sont à l'ordre sans nulle honte
Pour combattre l'opposition
De la résistance qui monte
Fausses notes dans l'harmonie
Qui mèneront à l'affliction
Haro sur celui qui dénonce
Qui prend la part des plus petits
Tous les journaux en font l'annonce
Il a tort de parler ainsi
Malgré le vrai de son discours
Il ne montera plus en grade
Et détourné de son parcours
Il est traqué dans sa croisade
Tandis que l'amour reste en rade
Que le portrait s'est obscurci
Entre-temps il y a les guerres
Enfin le mot est prononcé
Portant leur fardeau de misère
Laissant partout des réfugiés
La guerre est le noir du tableau
Ses nuages et ses tempêtes
Ses miasmes d'où croupit l'eau
Ses menaces venant des crêtes
Ses bruits de canons à la fête
Ses cris de peur d'hommes blessés
Elle est la triste conséquence
De l'appétit de conquérir
Et rappelle par sa présence
Qu'elle ne vient pas sans souffrir
Enfants et femmes qui sont morts
Combien de gens ne s'en font guère
Pendant que descendent les corps
Le long du cours de la rivière
Teinte du sang de leurs artères
Ajoutant l'horreur au décor
La guerre est une erreur coupable
Détournement de notre but
Dont nous sommes tous responsables
Lorsque nous taisons ses abus
Auront-ils disparus en vain
Ceux-là qui n'ont pas eu de chance
D'un proche et meilleur lendemain
Laisseront-ils quelque espérance
Et l'amour sera-t-il capable
D'empêcher son propre déclin?
Mais la toile n'est pas que sombre
Il faut ajouter des couleurs
Débarrasser les zones d'ombre
Et laisser place à la chaleur
D'un soleil rond dont les reflets
Dardent les clochers de lumière
Lorsque tinte un bourdon replet
Déversant au loin son mystère
Ou que l'appel à la prière
Tombe du haut du minaret
Le parent qui soigne et sait dire
Les mots qui iront droit au coeur
Et qui plutôt que de maudire
Pardonne à l'enfant ses erreurs
Le voisin qui aide un voisin
Sans demander de récompense
L'ami qui rencontre au jardin
L'ami et lui prête assistance
Dans le grand champ de l'existence
L'entraide a l'odeur du jasmin
Séismes, tsunamis, tornades
Très tôt un secours est porté
Voilà que villes et bourgades
Parlent de solidarité
Les uns des autres sont plus près
Les différences s'amenuisent
Pour la justice et pour la paix
Partout des marches s'organisent
L'amour est là sur l'esplanade
Qui rassemble l'humanité
C'est l'explosion des connaissances
La multitude des savants
Des découvertes la puissance
Et les progrès époustouflants
Qui permettront peut-être un jour
D'écarter de nous les menaces
Appuieront notre parcours
Dans la conquête de l'espace
Et dégageront une trace
Que sauront suivre nos enfants
Il y a aussi les prophètes
Qui nous proposent un chemin
Qui souvent au prix de leur tête
Parler haut et fort n'ont pas craint
Les philosophes, les penseurs
Eux qui nous transmettent leur science
À coups d'essais, parfois d'erreurs
Et pour forger notre conscience
Nous apprennent avec patience
À distinguer le mal du bien
Mais que n'arrête pas le conte
Ne cesse pas l'évolution
Car le salut en fin de compte
Viendra des choix que nous ferons
L'enfant est l'homme de demain
Il attend de nous une empreinte
À nous de lui tendre la main
De le serrer dans une étreinte
Et de lui céder sans contrainre
Tout l'amour dont nous disposons
#2
Posté 17 février 2008 - 03:27
Certains diront trop riche
J'ai eu du mal à aller au bout
Et pour vraiment l'apprécier
il faut le lire trois fois
Essouflé ...............Philippe
#3
Posté 17 février 2008 - 04:16
Amiaclement Nacer.
#4
Posté 17 février 2008 - 06:48
Pour stimuler l'esprit en friche
Pour espérer vaincre les mots
Il faut que la rime soit riche
Ne pas se contenter de mots
Il faut aussi de la couleur
De la couleur et des nuances
Puis se moquer de la pâleur
Antithèse de l'espérance
Car le destin est une stance
Et le poème est un tableau
Des bruits, des sons, de la musique
Des rythmes à toucher le coeur
Mémoire des danses antiques
Au pouvoir de chasser la peur
Des arômes et des odeurs
Qui rejoignent le fond de l'âme
Rendent l'intransigeant rêveur
Comme porté par une lame
Chuchotements mélancoliques
Qui au propos rendent honneur
Des saveurs venant de l'enfance
Rappel des moments les plus doux
Et des jours où rien n'était rance
Qui retournent comme un redoux
Il faut encore le toucher
En frôlement comme caresse
Qui conjugue le verbe aimer
Et que jamais le temps ne presse
Mais qu'il soit pris comme une chance
Qu'on ne doit pas laisser passer
Or il fuit à pleine vitesse
Jamais il ne fait de cadeau
Le temps s'épand dans une ivresse
Comme le cours en chute d'eau
Sans éprouver de sentiment
Il bouscule durant sa course
L'homme qu'est devenu l'enfant
Sous le regard narquois des ourses
Il le tire de sa paresse
Abasourdi et pantelant
La vie est une cavalcade
Alternant loisir et boulot
Répétant à chaque décade
Ce qui est de chacun le lot
Chercher sans cesse le trésor
Galoper vers chaque mirage
Tenter de prendre son essor
D'ouvrir la porte de sa cage
Et camoufler sa propre rage
Devant l'attente de la mort
Ah que n'est pris le temps de vivre
De laisser cours à la passion
Poser le geste qui délivre
Des méandres de l'ambition
Car tandis que coulent les jours
Où couleurs, sons et parfums passent
Voilà que passe aussi l'amour
Sans avoir occupé l'espace
L'amour qui fermera son livre
Sans avoir rempli sa fonction
Dans le cadre tout n'est pas rose
Il y a divers tons de gris
Le froid, la faim entre autres choses
L'itinérant qui cherche un lit
La pauvreté est un donjon
L'indigent cumule les peines
Prend refuge dans un poison
Pour se libérer des ses chaînes
Lorsque l'espoir est à la traîne
L'affaissement bien vite suit
Le lourd fardeau de l'ignorance
À l'origine du mépris
L'enfant qui subit la violence
N'a d'école que le fusil
La tristesse des souvenirs
Des adversités la présence
L'appréhension de l'avenir
La crainte de la déchéance
Pendant que naît l'intolérance
Et qu'elle s'apprête à grandir
La maladie et ses effluves
Ses odeurs de médicaments
De linges passés à l'étuve
Et l'écho des gémissements
Persistance de la douleur
Qui déchire au fond des entrailles
Puis la souffrance avec les pleurs
Et pour un peu l'esprit déraille
L'amour est-il vraiment de taille
À affronter de tels moments?
Les couleurs deviennent factices
L'avidité prend son envol
Suivent alors les injustices
Les dénis, mensonges et vols
Et sournois le goût du pouvoir
Si puissant que peu y résistent
Transforme la façon de voir
Bouleverse les tours de piste
Conduit au bord du précipice
Sème partout le désespoir
S'installe encor la tyrannie
Retentit le chant des clairons
Puis débute la symphonie
Des médailles et des galons
Tortures et arrestations
Sont à l'ordre sans nulle honte
Pour combattre l'opposition
De la résistance qui monte
Fausses notes dans l'harmonie
Qui mèneront à l'affliction
Haro sur celui qui dénonce
Qui prend la part des plus petits
Tous les journaux en font l'annonce
Il a tort de parler ainsi
Malgré le vrai de son discours
Il ne montera plus en grade
Et détourné de son parcours
Il est traqué dans sa croisade
Tandis que l'amour reste en rade
Que le portrait s'est obscurci
Entre-temps il y a les guerres
Enfin le mot est prononcé
Portant leur fardeau de misère
Laissant partout des réfugiés
La guerre est le noir du tableau
Ses nuages et ses tempêtes
Ses miasmes d'où croupit l'eau
Ses menaces venant des crêtes
Ses bruits de canons à la fête
Ses cris de peur d'hommes blessés
Elle est la triste conséquence
De l'appétit de conquérir
Et rappelle par sa présence
Qu'elle ne vient pas sans souffrir
Enfants et femmes qui sont morts
Combien de gens ne s'en font guère
Pendant que descendent les corps
Le long du cours de la rivière
Teinte du sang de leurs artères
Ajoutant l'horreur au décor
La guerre est une erreur coupable
Détournement de notre but
Dont nous sommes tous responsables
Lorsque nous taisons ses abus
Auront-ils disparus en vain
Ceux-là qui n'ont pas eu de chance
D'un proche et meilleur lendemain
Laisseront-ils quelque espérance
Et l'amour sera-t-il capable
D'empêcher son propre déclin?
Mais la toile n'est pas que sombre
Il faut ajouter des couleurs
Débarrasser les zones d'ombre
Et laisser place à la chaleur
D'un soleil rond dont les reflets
Dardent les clochers de lumière
Lorsque tinte un bourdon replet
Déversant au loin son mystère
Ou que l'appel à la prière
Tombe du haut du minaret
Le parent qui soigne et sait dire
Les mots qui iront droit au coeur
Et qui plutôt que de maudire
Pardonne à l'enfant ses erreurs
Le voisin qui aide un voisin
Sans demander de récompense
L'ami qui rencontre au jardin
L'ami et lui prête assistance
Dans le grand champ de l'existence
L'entraide a l'odeur du jasmin
Séismes, tsunamis, tornades
Très tôt un secours est porté
Voilà que villes et bourgades
Parlent de solidarité
Les uns des autres sont plus près
Les différences s'amenuisent
Pour la justice et pour la paix
Partout des marches s'organisent
L'amour est là sur l'esplanade
Qui rassemble l'humanité
C'est l'explosion des connaissances
La multitude des savants
Des découvertes la puissance
Et les progrès époustouflants
Qui permettront peut-être un jour
D'écarter de nous les menaces
Appuieront notre parcours
Dans la conquête de l'espace
Et dégageront une trace
Que sauront suivre nos enfants
Il y a aussi les prophètes
Qui nous proposent un chemin
Qui souvent au prix de leur tête
Parler haut et fort n'ont pas craint
Les philosophes, les penseurs
Eux qui nous transmettent leur science
À coups d'essais, parfois d'erreurs
Et pour forger notre conscience
Nous apprennent avec patience
À distinguer le mal du bien
Mais que n'arrête pas le conte
Ne cesse pas l'évolution
Car le salut en fin de compte
Viendra des choix que nous ferons
L'enfant est l'homme de demain
Il attend de nous une empreinte
À nous de lui tendre la main
De le serrer dans une étreinte
Et de lui céder sans contrainre
Tout l'amour dont nous disposons
J'adore ce poème plein de tant d'idées justes, cette fresque d'humanité, cette évolution de la vie, jusqu'à sa fin ultime, donner l'amour dont nous disposons sans contrainte, généreusement, avec toute la bonté du coeur, et le sourire illuminant le regard. Merci de ce poème, amitiés, miklo
#5
Posté 17 février 2008 - 08:38
Texte trés riche
Certains diront trop riche
J'ai eu du mal à aller au bout
Et pour vraiment l'apprécier
il faut le lire trois fois
Essouflé ...............Philippe
Merci Philippe. J'apprécie que tu aies eu le courage de le lire trois fois!
Merci Nacer. Je suis heureux que tu veuilles t'en inspirer. Denys
J'adore ce poème plein de tant d'idées justes, cette fresque d'humanité, cette évolution de la vie, jusqu'à sa fin ultime, donner l'amour dont nous disposons sans contrainte, généreusement, avec toute la bonté du coeur, et le sourire illuminant le regard. Merci de ce poème, amitiés, miklo
Merci miklo. Denys
#6
Posté 17 février 2008 - 08:46
« Madame, maintenant que la glace est rompue, nous pouvons causer... »
#7
Posté 18 février 2008 - 05:20
Oh !...Jarry...de me voir si belle en ce miroir...!