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(Note de lecture), Benoît Arcadias, Contrepoison, par Christophe Esnault


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Posté 05 mai 2021 - 07:25

           
6a00d8345238fe69e20263e9a21075200b-100wiTu as été en HP ?
Oui, à Vaucluse, Paris, Sainte-Anne et Cochin, Rodez, Toulouse, Kremlin-Bicêtre, Pau et beaucoup dâautres.

Si lâauteur est considérablement nourri dâexpériences, celles quâil nomme « sa vie derrière les barreaux de la logique psychiatrique », il était aussi un adepte du nomadisme sexuel et accessoirement un alcoolique. Après lecture de sa série de fragments (lâéditeur les appelle des nouvelles) que je lis comme une suite de textes courts, souvent situés depuis une clinique ou un hôpital, depuis des permissions ou des échappées : « Jâai réussi mon évasion. Un soir⦠» Fragments de la vie dâun vivant. Pas dâhostilité face aux soignants ou à lâinstitution dans cette écriture, aucune trace de victimisation ou de plainte. Quand même, câest parfois taillé jusquâà lâos. Dâune acuité dans le portrait de personnages qui ne violentent pas le lecteur. On ne déprime pas /On nâest absolument pas plombé en lisant Benoit Arcadias. Il nous offre une bonne poignée de rires francs comme on en avait trouvé dans les premiers recueils de nouvelles de Vincent Ravalec. Y a-t-il un humour de lâalcoolique (distinct de celui du drogué) ? « Câest ainsi que nous conjurions le mal, prêts à repartir pour une nouvelle chasse au demi ».  Il y a là (dans les textes courts), présence vive dâun poète. Ce nâest pas difficile de sâen assurer. On prend trois lignes du livre, on les découpe, les dénude et on obtient ceci :

Henry aussi il a tué sa femme
Mais câest du passé
Ça ne pourrait plus arriver à nouveau
Maintenant
Il nâa plus goût à rien

Le poète, autiste, licencié en philosophie, a été chargé de cours à lâuniversité Paris 13. A aussi exercé comme aide-soignant. Il a deux enfants. On ne sait pas si sa vie est supportable loin dâune tireuse à bière. Mais on a vu sa photographie et si on le croise au Marché de la Poésie, on lui simulera un délirium pour quâil fonce nous chercher une pinte au café de la mairie.    

Christophe Esnault

Benoit Arcadias, Contrepoison, Rosa canina éditions, coll. Cynorrhodon, 2020, 88 p. 18 â¬



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