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(Note de lecture), Amy Clampitt, Un silence s'ouvre, par Vianney Lacombe


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#1 tim

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Posté 17 mai 2021 - 09:19

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<p class="MsoNormal blockquote" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: justify;"> </p>
<p class="MsoNormal blockquote" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif';"> <a class="asset-img-link" href="https://poezibao.typ...286fd200b-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"><img alt="Clampitt_unsilencesouvre" class="asset asset-image at-xid-6a00d8345238fe69e20282e10286fd200b img-responsive" src="https://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e20282e10286fd200b-100wi" style="width: 100px; margin: 3px 15px 5px 5px; border: 1px solid #969696; box-shadow: 8px 8px 12px #aaa;" title="Clampitt_unsilencesouvre" /></a>Le monde dans lequel nous vivons nâest quâun de ceux qui existent et poursuivent  leur évolution parallèlement à la nôtre : les poèmes dâAmy Clampitt parlent des rapports lointains que nous entretenons avec eux, de notre histoire beaucoup plus brève que celle de la flore et des oiseaux dont elle décrit les immenses réactions au sein des paysages sauvages dans lesquels ils se déploient dans de gigantesques voltes qui se froissent comme des drapeaux sous le souffle du vent arctique, ou cette prolifération soudaine de pollens et de pétales suspendues poudreuses comme de la neige, qui transforment au printemps pendant une semaine ou deux la transparence de lâatmosphère en constellations de lumières, la simplicité périssable du hiéroglyphe de chaque fleur qui se livre dans les vapeur du Bayou, les oiseaux disparus revenus comme des nouveau-nés de lâextinction de lâespèce, tous ces acteurs de la vie cachée des espace protégés de la nature, Amy Clampitt ne se lasse pas de nous en parler, ainsi que de la disparition future de notre présence, celle qui nous guette tous, dans un thrène consacré à la mort dâun jeune homme de 20 ans : <br /><em><br />  ce soir-là, les jeunes athlètes<br />       en tenue blanche impeccable, le poc<br />   de la batte, le clapotis des applaudissements â comme si<br />le sport à lâétat pur avait fermé la porte à<br />la fièvre et aux grelottements, à la nausée, aux hémorragies,<br />   à toute lâobscénité de mourir jeune <br /></em><br /><em>Ô, ou de mourir à quelque âge que ce soit, par degrés<br />   ou par accident : dâêtre vivant<br />nâest rien quâune embuscade</em>â¦( Quatre-vingt-neuf, p.77)<br /><br />comment accepter cette disparition, quelle que soient les consolations que nous appelons à notre secours, <em>notre jargon de connaissance et de gestion </em>ne sont rien face à lâabsolue gratuité de ce désastre pour lequel <br /><br />                                          <em>personne nâest jamais<br />prêt : un jour à la fin de lâété,<br />une voiture sortie de route, un cri<br />mutilant et incendiaire, et pour quatre jeunes athlètes, <br />   sans annonce tout est fini.</em> (ibid. p.77)<br /><br />La poésie dâAmy Clampitt montre que nous occupons lâespace dans lequel nous vivons dâune manière menaçante pour les autres habitants de la planète. Notre mémoire est défaillante, elle sâest séparée de celle des autres espèces vivantes, et si nous savons maintenant définir et classer tous les habitants de la terre, il est un tout autre espace auquel nous nâavons pas accès : celui que décrit Amy Clampitt est le plus ancien de tous, dans lequel les hommes, les animaux et leurs arbres étaient un seul évènement présent à la surface de notre planète, et nous nous sommes retirés, nous les avons encerclés de notre savoir, réduits, abrogés, sans réussir pour autant à nous séparer du destin commun de toutes les espèces vivantes : la mort nous a vaincus, nous précipitant dans un deuil glaciaire, dans lâoubli de la résurrection terrestre portée par chaque espèce.<br /><br /><strong>Vianney Lacombe</strong><br /><br />Amy Clampitt, <em>Un silence sâouvre</em>, traduit de lâanglais (États-Unis) par Gaëlle Cogan, préface de Calista McRae, édition bilingue, Éditions Nous, collection Now, 192 p., 18â¬<br /><br /><em><br /></em><a href="https://poezibao.typepad.com/poezibao/"><em>Poezibao</em></a> propose ce poème du livre, en version bilingue, à découvrir <span class="asset asset-generic at-xid-6a00d8345238fe69e2026bded235f8200c img-responsive"><a href="https://poezibao.typepad.com/files/en-observant-les-oiseaux-du-littoral.pdf" rel="noopener" target="_blank">en cliquant sur ce lien.</a></span><br /><br /><br /><br /></span></p><img src="http://feeds.feedburner.com/~r/typepad/KEpI/~4/7-ehXK502TI" height="1" width="1" alt=""/>

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