Je vois !
Oui je vois
Que tu marches à l'usure
Comme une chaussure
Sur ce chemin rocailleux.
Oui je vois
Ce que tu vois
En mes yeux fougueux
Quand retombent les cieux
De la clarté de leur miroir.
Quel art !
Je savais que c'était un adieu
Dépourvu de couleurs mûres.
Tu savais que toutes mes sutures
Se refermaient toutes seules, le soir,
Mais tu me les rouvrais d'acérés regards.
La clarté du jour advenait timide à l'horizon
Sous l'aile du temps souvent au moment des mues ;
Les étoiles qui fuyaient du campement, imbues,
Finissaient toutes blafardes en sa vaste prison.
Le soleil rabrouait les nuages avant le vent,
Et laissait ses rais luisants sur les eaux émues,
Sur les monts suintants, obéissant aux élues
Saisons le parrainant jusqu'Ã sa chute du temps.
L'aurore revenait leur repeindre leurs aubaines
Sous les brises que dulcifiaient les vents en peines ;
La nuit retardait parfois sa partance vers l'exile
Comme le berger ne volait pas du moment requis
L'écart que recherchait bien le troupeau amoindri
Mais elle partait sans faire de bruits, épiler ses cils.
Quel art !
Je savais que c'était un temporaire adieu
Dépourvu de couleurs mûres.
Elle savait que toutes mes sutures
Se refermaient toutes seules, le soir
Mais elle me les rouvrait de sombres regards.
Quel écart !
farid khenat