
vespasienne mania
#1
Posté 22 février 2008 - 09:54
Juste au- dessus de l'urinoir
Etait écrit en feutre noir
« Je cherche l'homme de ma vie
06 12 36 … » et puis ?
Un imbécile de mauvais goût
Avait cru bon de masquer tous
Les derniers chiffres en graffitant
Par dessus un sexe opulent
J'ai trouvé bien du désespoir
Dans ce message qui laisse croire
Qu'on trouve l'amour dans les toilettes
Aussi bien que sur Internet.
J'en étais là de mes pensées
Quand ma miction s'est arrêtée
Et je suis reparti comme ça
Emu, pensif, Ã petits pas.
Le lendemain j'y retournai.
Apercevant les cabinets
J'ai eu une étrange émotion
Le cœur battant plein de frissons
En relisant le petit mot
Je le trouvai si beau si chaud
Qui croyait qu'en littérature
Il fallait de la fioriture
Jour après jour une obsession
A gagné toute ma raison
Me poussant à ne faire pipi
Que là où bascula ma vie
Pour tenter de découvrir qui
Espérait rencontrer celui
Dont la pensée ne s'oppose pas
A croiser le grand amour lÃ
Je suis devenu compulsif
Un grand maniaco-dépressif
Buvant de l'eau comme de la came
Je devins en plus potoman
Ne cherchant qu'Ã faire augmenter
Mes urinaires capacités
Pour pouvoir me précipiter
Relire ce numéro tronqué
Chère écrivaine de l'urinoir
J'ai maintenant perdu espoir
De vous croiser un de ces soirs
Au sein de cet étrange boudoir
Où vous vous étiez laissée croire
Que l'on peut entrapercevoir
L'amour d'un homme à l'urinoir
Qui vient pisser là seul le soir
J'ai donc surfé sur Internet
Pour rechercher avec rage cette
Personne qui saurait me faire
Oublier l'amour urinaire
J'ai enfin trouvé l'âme complice
Celle qui sut effacer mon vice :
Allez voir la femme de ma vie
Gare de l'Est elle est « dame pipi »
BG
#2
Posté 22 février 2008 - 04:23
( bruno...point G, vraiment ?)
#3
Posté 22 février 2008 - 10:14
#4
Posté 23 février 2008 - 01:40
Ceci dit, votre texte m'a bien amusé...
#5
Posté 23 février 2008 - 07:46
à lire certains commentaires d'autres textes, le débordement a déja touché quelques lecteurs (cf "airport caca"), mais pas tous...donc suite des uroscatimes aujourd'hui même. Bien à vous...On s'est toujours demandé où allait l'homme...Et voici que vous apportez une réponse décisive: l'homme va aux cabinets...et à peine en est-il sorti qu'il y retourne, de poème en poème, pris d'une furieuse énurésie...Que ferait l'homme sans les latrines? Il passerait à côté de l'amour...Car, en pisseur accompli, d'un coup de braguette magique, vous faîtes de cet endroit trivial le réceptacle de la passion débordante...Attention aux retombées cependant: si la vespasienne déborde trop souvent, la dame-pipi de la gare de l'Est risque de ne plus pouvoir vous sentir...
Ceci dit, votre texte m'a bien amusé...