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Oui, mais pas au Pont de Tolbiac...


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5 réponses à ce sujet

#1 Paname

Paname

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Posté 03 mars 2007 - 06:34

QUE JE T’AIME, VENISE, QUAND . . . .

…Ton lion superbe, pas généreux, fort prétentieux, de sa colonne nous toise,

…Ta basilique bariolée déroule ses vaines fioritures et cache des rigueurs admirables,

…Ton campanile enveloppe ses cloches dans le coton gris de tes brumes d’hiver,

…Ton palais ducal défie la lagune avec la force sobre de sa brute muraille,

…Les Soupirs de ton Pont raniment les plaintes séculaires des prisonniers des Puits,

…Ta place au nom de lessive nettoie à grande eau automnale son rectangle glacé,

…Ton Grand Canal zigzague son chemin de vie au cœur flottant de la cité,

…Ton trapèze de grand pont dissimule ses envolées de marches bordées de pacotilles,

…Tes palais majestueux et variés longent ses berges de leurs splendeurs surannées,

…Tes gondoles fourmillent et godillent en tous sens leurs cargaisons japonaises,

…Tes églises innombrables hébergent des merveilles de marbres et de peintures,

…Tes plafonds étalent des beautés lumineuses qui méritent le torticolis,

…Tes canaux clapotent leurs vaguelettes en verdissant le bas de la muraille


OUI JE T’AIME, VENISE, QUAND…

…Les dos-d’âne de tes ponts jouent à saute-canal sur ton eau labyrinthe,

…Tes rideaux de pigeons se gonflent ou s’affalent en tapis imprévisibles,

…Tes loups, tes masques, tes riches costumes, grelottent en clochettes de fous,

…Tes doges de marbre en loges murales ou pierres tombales reposent en fières dalles,

…Tes coins de rue, dédales de trottoirs, enfilades de places, envolent leurs campaniles,

…Tes vaporettos croisent leur route de crabe en mêlant le travail des Vénitiens au lèche-façade des touristes,

…Tes musées de renaissance font que l’on ne sait plus où donner de l’œil, mais que la bouche bée,

…Tes ruelles boyaux débouchent sur de lumineuses façades se noyant, inaccessibles, dans tes douves de canaux,

…Tes statues sur socles, en pied et piédestal, colonnes et colonnades, crachent fontaine ou montent à cheval,

…Les margelles de tes puits de l’eau tirent l’eau au centre du pavé de tes places et carrefours,

…Tes îles en écrin, Murano, Burano, égaient le brouillard de la lagune blafarde de leurs villages peints,

…Tes coupoles si chrétiennes, islam déminarétisé, moquent la mosquée tout au long du Lido,

…Ton silence, ton histoire, ta richesse et ta gloire, ton passé de fortune, ton présent de mémoire,
ton futur de lagune…me charment…et puis me hantent…

#2 F?lice

F?lice

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Posté 04 mars 2007 - 01:14

Bonsoir Paname !

Quelques plaisirs, par exemple :

"…Tes doges de marbre en loges murales ou pierres tombales reposent en fières dalles,"

"…Tes statues sur socles, en pied et piédestal, colonnes et colonnades, crachent fontaine ou montent à cheval,"

Quelques lourdeurs, par exemple :

"…Tes palais majestueux et variés longent ses berges de leurs splendeurs surannées,"

"…Tes rideaux de pigeons se gonflent ou s’affalent en tapis imprévisibles,"

Je ne connais pas Venise et du coup, j'étais concentrée sur les images libres que le texte m'inspirait. Je ne suis pas sûre que la présentation que tu as choisie soit la plus appropriée pourtant je la trouve accessible.

En gros.

Jaguar.

#3 Paname

Paname

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Posté 07 mars 2007 - 09:15

Hello, Felice !

Ah, Jaguar...j'étais si fier de mes pigeons...!

C'est bien d'avoir ton avis, et ton passage m'honore, sérieux.
Indépendemment des images, ta critique est évidente en ce qui concerne la forme choisie.
C'est nul et j'en ai bien conscience.
Je n'ai pas assez réfléchi à d'éventuelles solutions.
Flemmard, Paname ? Ya un peu beaucoup de ça...Oh, how shameful !

Je crois que j'ai voulu dire trop de choses, et que ça s'entasse platement et "litaniquement"
Finalement, merci d'avoir été au bout de cette potion qui m'apparaît bien imbuvable...
Je vais reprendre ça...un jour...

Bien à toi, Felice.
Paname

#4 Noumène

Noumène

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Posté 08 mars 2007 - 12:58

Je crois que j'ai voulu dire trop de choses, et que ça s'entasse platement et "litaniquement"
Finalement, merci d'avoir été au bout de cette potion qui m'apparaît bien imbuvable...


Je suis d'accord avec "s'entasse litaniquement"... Il y a de jolies trouvailles dans ton texte, mais on finit par se lasser de la longueur des vers. C'est accessible, oui, mais il faut le vouloir aussi. Cela dit, ce n'est pas forcément imbuvable, c'est juste que ça ressemble encore à un brouillon. Mais je te comprends, ce n'est pas facile d'écrire peu en disant le maximum... ;)

#5 Paname

Paname

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Posté 08 mars 2007 - 05:40

Merci à Noumène de son passage.
Il confirme le point faible dont je suis bien conscient, mais trouve des mots encourageants.
Merci à lui !
Paname reconnaissant

#6 Invité_utopie1_*

Invité_utopie1_*
  • Invité

Posté 08 mai 2009 - 10:36

QUE JE T'AIME, VENISE, QUAND . . . .

…Ton lion superbe, pas généreux, fort prétentieux, de sa colonne nous toise,

…Ta basilique bariolée déroule ses vaines fioritures et cache des rigueurs admirables,

…Ton campanile enveloppe ses cloches dans le coton gris de tes brumes d'hiver,

…Ton palais ducal défie la lagune avec la force sobre de sa brute muraille,

…Les Soupirs de ton Pont raniment les plaintes séculaires des prisonniers des Puits,

…Ta place au nom de lessive nettoie à grande eau automnale son rectangle glacé,

…Ton Grand Canal zigzague son chemin de vie au cœur flottant de la cité,

…Ton trapèze de grand pont dissimule ses envolées de marches bordées de pacotilles,

…Tes palais majestueux et variés longent ses berges de leurs splendeurs surannées,

…Tes gondoles fourmillent et godillent en tous sens leurs cargaisons japonaises,

…Tes églises innombrables hébergent des merveilles de marbres et de peintures,

…Tes plafonds étalent des beautés lumineuses qui méritent le torticolis,

…Tes canaux clapotent leurs vaguelettes en verdissant le bas de la muraille


OUI JE T'AIME, VENISE, QUAND…

…Les dos-d'âne de tes ponts jouent à saute-canal sur ton eau labyrinthe,

…Tes rideaux de pigeons se gonflent ou s'affalent en tapis imprévisibles,

…Tes loups, tes masques, tes riches costumes, grelottent en clochettes de fous,

…Tes doges de marbre en loges murales ou pierres tombales reposent en fières dalles,

…Tes coins de rue, dédales de trottoirs, enfilades de places, envolent leurs campaniles,

…Tes vaporettos croisent leur route de crabe en mêlant le travail des Vénitiens au lèche-façade des touristes,

…Tes musées de renaissance font que l'on ne sait plus où donner de l'œil, mais que la bouche bée,

…Tes ruelles boyaux débouchent sur de lumineuses façades se noyant, inaccessibles, dans tes douves de canaux,

…Tes statues sur socles, en pied et piédestal, colonnes et colonnades, crachent fontaine ou montent à cheval,

…Les margelles de tes puits de l'eau tirent l'eau au centre du pavé de tes places et carrefours,

…Tes îles en écrin, Murano, Burano, égaient le brouillard de la lagune blafarde de leurs villages peints,

…Tes coupoles si chrétiennes, islam déminarétisé, moquent la mosquée tout au long du Lido,

…Ton silence, ton histoire, ta richesse et ta gloire, ton passé de fortune, ton présent de mémoire,
ton futur de lagune…me charment…et puis me hantent…


Bonsoir,

Après cela qui oserais te dire que tu ne connais pas Venise...Merci pour ce voyage en gondole avec ce texte en guide touristique, quoique pas si touristique car je ne peut pas réduire à ce simple mot ce qui tu a peint.

Bien à toi, utopie!