A un ami.
S’il avait peur d’être seul,
Il n’habiterait pas ce coin de campagne,
Reculé,
Sans même un boulanger,
Avec quelques maisons
Regroupées au long de trois rues,
Toujours silencieuses,
Calmes.
Mais ce petit village est son trésor,
Il y respire à pleins poumons,
Et, souvent, dehors,
Il va regarder la vue du jardin public,
Pour voir les Pyrénées,
Et le Lot qui serpente en dessous,
Dans un entrelacs de collines vertes.
Son voisin d’en face est un ami,
De ces amis sur qui on peut compter,
Qui reste là, toujours discret,
Et aussi toujours disponible.
De ces amis qui vous accueillent,
A toute heure, chez eux,
Avec un thé ou une tisane,
Et des sablés dans la boite à gâteaux.
De ces amis qui vous écoutent,
Attentivement,
Et vous répondent
Par une vague profonde,
Quelque chose qui vient du cœur.
Plein d’astuce et d’intelligence,
Prenant la vie côté bonheur,
Avec humilité et humour,
Cet ami est un trésor.
Il le respire à plein poumons,
Il n’a pas peur d’être seul,
Dans ce village à trois rues,
Sans boulanger,
Reculé.