14 réponses à ce sujet

[Cyraknow]

Madame B.

Une longue vague droite de lourds cheveux de jais
Tombait juste au-dessus de la chute de reins.
Volubile, enthousiaste, lorsqu’elle nous parlait
Elle s’exprimait en gestes de ses longues mains.

Petit bout de femme passionnée et vibrante,
Elle faisait exister le théâtre français ,
Ses yeux sombres luisant d’une flamme incandescente.
Lorsqu’elle faisait la classe, Molière revivait.

Et c’est cette femme ardente, aux accents rocailleux
Qui nous donnait envie d’être acteurs glorieux,
De jouer sur les planches un Cyrano tragique,

Ou vivre du beau Cid le destin sombre et fier.
Elle était le mentor, mais aussi le public,
Et nous aimait, sa classe, de l’amour d’une mère.

Octobre 2008
A une femme merveilleuse,
Influence directe de mon choix de carrière,
Madame Bigueure, professeur de la 6èmeC
De 1978 au Collège des Hauts-Grillets.
Avec une affection infinie.

[Théo]

Ah le théâtre magique...
dire les mots, leur redonner vie
s'approprier une âme..se noyer dans "l'autre" avant de redevenir soi...et l'autre
j'adore le théâtre...

dans trois jours je redonne vie moi aussi aux mots du poète
j'attends dans l'ombre de paraitre dans la lumière..des mots

amicalement
théo

[Cyraknow]

Ah le théâtre magique...
dire les mots, leur redonner vie
s'approprier une âme..se noyer dans "l'autre" avant de redevenir soi...et l'autre
j'adore le théâtre...

dans trois jours je redonne vie moi aussi aux mots du poète
j'attends dans l'ombre de paraitre dans la lumière..des mots

amicalement
théo

Le théâtre, oui, il n'y a (hormis la poésie) rien de plus beau! J'avais toujours adoré cela, grâce en grande partie à madame B. et à l'ouverture d'esprit de parents qui considéraient qu'il ne fallait pas bêtifier les enfants, puis, lorsque je découvris mon homonyme, ce fut une révélation. Je m'empressais d'apprendre par coeur le rôle (le plus long pour un homme, en langue française) et de faire une orientation littéraire-théâtre au lycée! A l'heure actuelle, plus de deux décennies plus tard, Cyrano est toujours et encore mon livre de chevet, et je m'en récite des pans entiers, par plaisir, si j'ai le cafard.

Et toi, explique... "dans trois jours je redonne vie aux mots du poète": lequel, en quelle occasion, où???

Merci aussi pour ton message. Je vais voir comment changer la répétition de "vivre".
A très bientôt, en poésie ou sur les planches!!

[canelle]

Que d'admiration et de respect se ressentent dns tes mots et que d'amour aussi.
Ce professeur me fait penser à un mien mentor qui nous fit découvrir les poètes, ce dont je lui suis éternellement reconnaissante.

Merci pour cet envol.
Amitié
Canelle

[chevalier dupin]

Que serions et saurions nous sans nos maîtresses
actrices, spectatrices, mères ou poétesses ?

Bravo pour ce concentré d'émotion
chère Cyraknow goûtant au passé
que j'ai bu d'un trait,
et pourtant avec éducation

[Cyraknow]

Oui, beaucoup de respect et d'amour pour cette femme merveilleuse, dont la vocation et la ferveur firent naître en moi le désir de devenir professeur... ce que je suis effectivement devenue. La semaine précédant mon entrée en poste, je suis allée la voir, pour lui demander conseil, et l'ai trouvée émue de se voir ainsi émulée. Une toute petite femme, par la taille, mais immense par le coeur.

[nanoudu11]

Madame B.

Une longue vague droite de lourds cheveux de jais
Tombait juste au-dessus de la chute de reins.
Volubile, enthousiaste, lorsqu’elle nous parlait
Elle s’exprimait en gestes de ses longues mains.

Petit bout de femme passionnée et vibrante,
Elle faisait exister le théâtre français ,
Ses yeux sombres luisant d’une flamme incandescente.
Lorsqu’elle faisait la classe, Molière revivait.

Et c’est cette femme ardente, aux accents rocailleux
Qui nous donnait envie d’être acteurs glorieux,
De jouer sur les planches un Cyrano tragique,

Ou vivre du beau Cid le destin sombre et fier.
Elle était le mentor, mais aussi le public,
Et nous aimait, sa classe, de l’amour d’une mère.

Octobre 2008
A une femme merveilleuse,
Influence directe de mon choix de carrière,
Madame Bigueure, professeur de la 6èmeC
De 1978 au Collège des Hauts-Grillets.
Avec une affection infinie.

Magnifique hommage, pour une enseignante qui a transformé ta vie !
Moi aussi j'ai le souvenir d'un professeur de Français hors du commun,
de la trempe de celui du film "Le cercle des poètes disparus"
Des professeurs comme ça, on n'en rencontre pas beaucoup,
et on ne les oublie jamais.
Bravo pour ces jolis vers en l'honneur
De cette extraordinaire Mme Bigueure
Ce n'est pas tous les jours qu'un professeur
Te montre le chemin de ton propre bonheur.

[Cyraknow]

Merci Nanou de ta lecture.
C'est tout à fait vrai qu'elle a transformé ma vie!

[Bentahar]

Le rappel d'un souvenir qui marque ou oriente toute une vie reste la vie même de tous les jours qui fait de la personne ce qu'elle est en réalité plutôt que ce qu'elle aurait pu être dans un rêve jamais réalisé.

Puisse cet hommage à cette gentille femme être au niveau de tout ce qu'elle a fait pour faire de toi ce que tu es actuellement!

[Cyraknow]

Je n'oserais prétendre que ce soit du même niveau, tant elle a fait, mais c'est néanmoins un hommage sincère.
Merci de m'avoir lu, Bentahar.

[Bentahar]

Je n'oserais prétendre que ce soit du même niveau, tant elle a fait, mais c'est néanmoins un hommage sincère.
Merci de m'avoir lu, Bentahar.

Jusqu'à ce jour, je ne fais que lire tout au long ce que la destinée a voulu que soient mes diverses navigations et là où je trouve quelque chose qui mérite une trace, je le fais et sans être pédant. Je le fais donc par plaisir et surtout pour avoir été tenté par de belles lectures.
Je dois ajouter -- en pensant ici à tous les autres lecteurs seraient bien d'accord -- que nous devons bien être fiers de nos enseignants de jadis qui restent de meilleures références que ce soit par leur ponctualité, leur valeur sans exemple ou par leurs divers comportements.
Madame B. Devra être fière d'être citée ici par une personne de ton genre qui mérite toutes les considérations. Merci .

Amités, A. Bentahar .

[Cyraknow]

Tu as raison, Bentahar, les enseignants de jadis étaient de grande valeur.
Mais je pense que les enseignants d'aujourd'hui, pour la vaste majorité, le sont également. Il faut cependant comprendre deux choses: ils enseignent les programmes qui leurs sont imposés, et qui ne vont qu'en baissant en qualité, sous peine d'être mal notés (et donc pas augmentés dans leur échelon ni leur salaire) par l'inspecteur; et ils sont peu motivés par un salaire qui n'est plus le reflet de leur travail ni de leurs études. En exemple, j'ai Bac +5, et me fais deux fois, voire trois fois mois, que mon frère qui est podologue et a fait des études moins longues que les miennes. Il faut savoir que lorsque, il y a deux ou trois ans, le ministère a fait grand bruit de l'augmentation des enseignants, seuls les jeunes qui débutaient l'ont été. Donc moi, au bout de 23 ans de carrière, je me fais à peine plus que la jeune prof de maths qui vient d'arriver. Pourtant, j'ai 22 ans d'expérience en plus!
Cet état de choses est bien triste, en ce pays, car en plus des tracas liés à leur travail proprement dit, les profs ne sont plus respectés ni par les élèves, ni par les parents. Combien de fois me suis-je fait insulter?? S'il fallait que je porte plainte à chaque fois, je ne sortirais plus du commissariat!
Madame B. est une femme merveilleuse qui, à 80 ans passé, donne toujours des cours de théâtre!
Merci d'avoir apprécié ce poème.

[Bentahar]

Tu as raison, Bentahar, les enseignants de jadis étaient de grande valeur.
Mais je pense que les enseignants d'aujourd'hui, pour la vaste majorité, le sont également. Il faut cependant comprendre deux choses: ils enseignent les programmes qui leurs sont imposés, et qui ne vont qu'en baissant en qualité, sous peine d'être mal notés (et donc pas augmentés dans leur échelon ni leur salaire) par l'inspecteur; et ils sont peu motivés par un salaire qui n'est plus le reflet de leur travail ni de leurs études. En exemple, j'ai Bac +5, et me fais deux fois, voire trois fois mois, que mon frère qui est podologue et a fait des études moins longues que les miennes. Il faut savoir que lorsque, il y a deux ou trois ans, le ministère a fait grand bruit de l'augmentation des enseignants, seuls les jeunes qui débutaient l'ont été. Donc moi, au bout de 23 ans de carrière, je me fais à peine plus que la jeune prof de maths qui vient d'arriver. Pourtant, j'ai 22 ans d'expérience en plus!
Cet état de choses est bien triste, en ce pays, car en plus des tracas liés à leur travail proprement dit, les profs ne sont plus respectés ni par les élèves, ni par les parents. Combien de fois me suis-je fait insulter?? S'il fallait que je porte plainte à chaque fois, je ne sortirais plus du commissariat!
Madame B. est une femme merveilleuse qui, à 80 ans passé, donne toujours des cours de théâtre!
Merci d'avoir apprécié ce poème.

Réné Alain ( 1868-1951 ), connu sous son vrai nom Emile Chartier, est né en Normandie, sans doute descendait-il de la même région de François Hollande et si la destinée a fait que je le cite ici ce jour, c'est justement pour te donner mon point de vue sur l'enseignement d'autrefois et celle d'aujourd'hui et le rapport existant entre la philosophie de l'éducation qu'était jadis, conséquente de fruits, souhaitée par les uns et les autres et celle d'aujourd'hui, dictée sous forme de conseils de nouvelles instrcutions dites officielles inconséquentes , fâcheuses et non prometteuses pour une génération qui risquerait d'avoir un avenir inconvenant.

Je le cite comme exemple de président après l'avoir suivi à travers toutes les étapes qu'il a suivies au cours de la compagne électorale et ceci que ce soit au premier tour ou au deuxième. Je le cite parce qu'il semble se retourner vers les failles politiques qu'a traversées la France au cours de la dernière décennie sous la présidense du parti de l'UMP et peut-être pour deux grandes raisons qui ont laissé cette grande nation aller économiquement à la dérive, en décadence après s'être étoffée dans sa politique pro-américaine : Surenchérire les grands en appauvrissant les '' petits ''.

Alain disait que le maître a un métier illimité dans l'espace et dans le temps, que les moyens lui permettant de mener à bien sa tâche doivent être souscrits au programme de l'enseignement avant toutes autres choses et que sans ces moyens rien ne le motiverait pour donner de bons résultats. Cet état de fait hélas n'existe plus aujourd'hui et le grand malheur réside dans ce qu'impose ces maudites instructions officielles qui rendent la tâche du maître d'école plus difficile, incompatible et non prometeuse. Et là, Alain en citant le maître d'école, il vise tout enseignant quel que soit son degré de la maternelle au supérieur.
Autrefois chère bonne amie, les élèves ou étudiants étaient de vrais orateurs et leur enseignants étaient de vraies encyclopédies, pourtant les spécifités de disciplines n'étaient pas tellement nombreuses et variées comme elles le sont aujourd'hui. L'enseignant avait une part en soit et avait une conscience professionnelle sans exemple, un éveil national incontestable et l'enseignant avait de grandes valeurs et il était respecté par tous. Personne n'osait avoir le cran de le défier ou de le blesser et encore moins de le blâmer comme on le fait aujourd'hui sous prétexte de donner la liberté totale aux apprenants pour s'exprimer librement et avoir l'initiative dans tous les domaines sans les contester pour ne pas le bloquer et sans même avoir tracé de limites rouges antre l'apprenant et l'éducateur. Ce qui n'est pas toujours le cas comme il est pour aujourd'hui hélas.
L'enseignant personne ne le motive. Ni les parents ni les autres partenaires que ce soient civiles ou étatiques.
Tu sais, j'ai enseigné à l'école, au collège et au secondaire dans une durée qui s'étale sur plus de 41 ans ( exatement 41 ans 64 jours ). Je suis en retraite depuis bientôt 6 ans et demi et déjà beaucoup de parents en même temps que de collègues regrettent de ne plus voir les visages d'enseignants d'autrefois à leurs côtés non pour les assister -- d'autant bien qu'on pourrait toujours trouver dans les rivières ce qu'on ne trouverait nuellement dans un océan en savoir et en expériences-- mais surtout de travailler ensemble pour créer une ambiance où chacun se sentirait motivé pour donner mieux autant que se peut pour les générations futures qui prendraient la relève.
Je m'arrête ici et te prie de ne pas m'en vouloir d'avoir été un peu long en te remerciant bien fort cette fois pour m'avoir incité à ta manière de parler en faisant référence à l'enseignement d'autrefois et celui d'aujourd'hui.
Dans l'attente de te relire encore plusieurs fois dans un échange instructif, mutuel et intéressant je t'embrasse encore une autre fois en amie, te remercie bien fort et te souhaite une bonne fin d'après-midi.

Ton ami qui t'aime bien . Ahmed .

[Cyraknow]

Rien à ajouter. Bien dit.
Comment se fait-il que tu aies enseigné à tant de niveaux?
Personnellement, je suis prof en collège, mais suis aussi "intervenant extérieur" en primaire (pour les langues, c'est assez courant, car les profs les plusâgés ne maîtrisent pas toujours assez une langue étrangère pour l'enseigner), et ai enseigné en lycées (général, technologique et professionnel) ainsi qu'en fac (deug).

[Bentahar]

Rien à ajouter. Bien dit.
Comment se fait-il que tu aies enseigné à tant de niveaux?
Personnellement, je suis prof en collège, mais suis aussi "intervenant extérieur" en primaire (pour les langues, c'est assez courant, car les profs les plusâgés ne maîtrisent pas toujours assez une langue étrangère pour l'enseigner), et ai enseigné en lycées (général, technologique et professionnel) ainsi qu'en fac (deug).

Oui, au Maroc chère amie tout est possible . A une certaine époque même les morts pouvaient être ressuscités même si ce n'était que pour attendre le résultat du scrutin de celui qui leur a délivré les bulletins de vote.
Pour un enseignant comme moi, il était exposé à servir toutes les corvées possibles et la moindre rouspétance est une cause d'arrestation et d'une peine souscrite sans verdict justifié. Et.... la raison du plus fort était toujours la meilleure!
Dieu merci ! Les choses ont bien changé avec l'arrivée des nouvelles instances et même si les choses laissent beaucoup à désirer, les indices du changement s'avèrent se mettre en place et les marocains se donnent la peine de supporter comme s'était le cas en France avant la renaissance et je pense que c'est un fait tout à fait normal pour que le changement soit positif et prometteur.

Je n'étais pas donc le seul à avoir enseigné une durée pareille. Le passage du primaire au collège puis de ce dernier au lycée avait lieu selon les diplômes universitaires et professionnelles qui m'ont coûté toute une vie de labeur acharné, d'effort perpétuel et de persévérance. Certes j'ai bien souffert mais je vis et je suis bien fier d'avoir laissé tout au long du parcours de cette carrière ce qui me rend aujourd'hui bien heureux en ayant laissé la suite à mes anciens étudiants qui parmi eux m'ont remplacé par la suite dans le métier que j'exerçais ou dans d'autres qui les ont rendus de même.
Enfin, parler de pareils souvenirs c'est parler de toute une vie qui ne finit qu'avec la mort. J'espère avoir assez de temps pour écrire en mémoire des anciennes années passées écoulées de ma vie depuis que j'étais enfant jusqu'au moment venu où la destinée aille mettre fin à mes jours.
Je n'attends pas arriver ce jour mais quand je dois le mettre en tête, bien que l'ordre du monde est réglé par la mort, je crois devoir laisser auparavant, de bons souvenirs en étant gentil, aimable et beaucoup trop serviable.
Dans cette bonne attente de te relire, je te remercie bien fort pour avoir été là et te salue gentiment. Merci .

Ton ami B. Ahmed