L'auteur n'était d'ailleurs pas si seul que cela : il était venu accompagné de livres de tous horizons, de ses cigares et surtout, de sa vodka. Un livre enivrant à lire avec modération.
Nous sommes comme des noix. Nous devons être brisés pour être découverts.
The Wanderer (L’Errant, 1932) – Khalil Gibran (poète libanais)
Nos rêves se réalisent mais ce ne sont que des bulles de savon explosant dans l’inéluctable.
Dans les forêts de Sibérie (Gallimard, p.90, 2011) – Sylvain Tesson
Éclats de verre ou de tesson,
Débris jouant de la lumière,
Soleil brûlant haut sur la pierre,
L’âme brisée a-t-elle un son ?
Ô solitude ivre et chérie,
Mêlant la glace et la vodka,
Là le haïku, là le tanka,
Préfères-tu la Sibérie ?
Vifs et légers – bulle et savon -
Sont les serpents bleus du cigare,
Qui font le ciel où l’on s’égare,
Qu’on parle russe ou le slavon.
Sommes-nous seuls avec un livre ?
Entre la steppe et la toundra,
La taïga sort l’apparat
Pour célébrer le temps de vivre.
Manier la hache ou le merlin
Et le ciseau puis la varlope
Pour ciseler ce grand canope
Qui contiendrait le cœur félin.
Mais tout se brise – inéluctable -
Comme les noix, comme le bois
Car tout explose aux coups du froid
Qui se ferait chamane ou diable.
Qui fait sa vie apprend leçon
Qui du soleil, qui des étoiles,
Qui du Grand Lac et de ses voiles,
Éclats de rêve et de Tesson !