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L'hirondelle


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8 réponses à ce sujet

#1 Cyraknow

Cyraknow

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Posté 01 mai 2012 - 09:34

Posée sur ma paume, devant le grand manoir,
Son joli plastron blanc
Soulevé par le vent,
Elle paraît habillée d’un luisant smoking noir.

Quelle perfection dans ses pattes courbées !
Elle est si gracile,
Si fine, si fragile !
Sa queue la prolonge, tel un balancier.

Sa tête, petite, semble ornée d’un bandeau ;
Profil gracieux et pur,
Court bec jaune vers l’azur,
Au soleil de printemps, elle garde les yeux clos.

Couronnée de cigales dans l’air chaud de midi,
Elle a plié ses ailes,
La précieuse hirondelle,
Posée dans ma paume, sans un souffle de vie.





16 janvier 2011

En souvenir d’une hirondelle morte


En réponse à récréation , et en souvenir d'une hirondelle retrouvée morte un jour. De voir ce petit corps d'habitude si aérien posé là, au sol, comme un caillou, m'a fait une peine immense.
:(

#2 recreation

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Posté 01 mai 2012 - 12:48

Un dernier souffle quand même

:)
Alain

#3 Cyraknow

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Posté 01 mai 2012 - 12:56

Merci à toi.

#4 Poète Maudit

Poète Maudit

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Posté 03 mai 2012 - 04:59

Un texte très touchant .. dommage qu'un tel chef-d'oeucre ait été écrit dans un si sombre état d'esprit ...
Courage ! La mort n'est qu'un passage ...

#5 Cyraknow

Cyraknow

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Posté 03 mai 2012 - 06:01

Merci de ta lecture, Poète Maudit.
Au passage: j'aime énormément cette citation de Voltaire.

#6 Poète Maudit

Poète Maudit

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Posté 04 mai 2012 - 10:59

C'est aussi pour cela que je l'ai choisi ^_^

#7 Cyraknow

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Posté 05 mai 2012 - 03:54

Mourir, cela n'est rien,
Mourir, la belle affaire,
Mais vieillir... oh! Vieillir!

Jacques Brel, Vieillir

#8 nanoudu11

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Posté 06 mai 2012 - 02:05

Quelle délicatesse, quel magnifique texte... Bravo et merci pour toute ces émotions.
Je ne sais pas si ça porte un nom, le fait que : dans la strophe qui parle de balancier,
tu rétablis l'équilibre aussi avec le volume des mots (je ne sais pas si c'est compréhensible...)
Quelle perfection dans ses pattes courbées !
Elle est si gracile,
Si fine, si fragile !
Sa queue la prolonge, tel un balancier.

(Jusqu'à "fragile", l'architecture du texte est en déséquilibre, et la phrase qui suit rétablit la stabilité,
elle fait office de balancier, de la même façon qu'elle en parle !) Je ne sais pas si c'est fait exprès (?)

J'aime aussi beaucoup le talent avec lequel tu arrives à nous faire croire qu'elle est vivante,
et ce jusqu'à la fin, la toute dernière phrase, où l'on découvre alors...qu'elle est sans vie.
Cela me rappelle "Le dormeur du val" de Rimbaud, qui use de la même surprise finale,
et dans ce même style, je ne peux m'empêcher de le copier pour voir l'analogie :
Le dormeur du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

#9 Cyraknow

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Posté 06 mai 2012 - 02:51

Merci de ta lecture.
C'est vrai; pour le balancier, j'y avais pensé. Contente de voir qu'apparemment j'ai réussi, puisque tu l'as repéré.
Pour ce qui est Dormeur du Val, merci infiniment! Jamais je n'oserais me comparer à Rimbaud, un maître absolu, mais cela fait plaisir de voir l'un de mes poèmes lui être associé, au moins dans le fond, si ce n'est la forme.