(sur un tableau de Rosa Bonheur)
Un tableau de Rosa Bonheur
Dépeint de fringants étalons,
Paradant dans la cour d’honneur,
Donnés en représentation.
L’atmosphère y est saisissante ;
Nuages gris pour journée sombre…
La manière est intéressante :
Certains, plus clairs, tranchent sur l’ombre.
Aux corps massifs et muscles ronds,
Ce sont tous des chevaux de trait ;
Les pommelés sont percherons,
D’autres boulonnais, ardennais.
Malgré leur poids, emplis de grâce,
Ils défilent à vive allure ;
On voit ces animaux de race
Porter fièrement leur carrure.
Rien n’est plus noble qu’un cheval,
Fils du vent d’exquise beauté.
Il est, plus que simple animal,
Un être de sensualité.
Seuls deux congénères farouches
S’opposent aux lads tenant les brides,
A la pression du mors en bouche,
Cabrés dans la poussière aride.
Un œil fou capte le regard,
Au cœur vivant de la mêlée ;
Crinière, claquant étendard,
Revendiquant sa liberté.
Oui, c’est bien un tableau étrange
En son cadre à baguettes noires :
Noire et grise, l’atmosphère dérange,
Sur ce mouvant terrain de foire.
9 décembre 2012
Au sujet du tableau "La foire aux chevaux" qui orne ma chambre.