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J'ai vu passer dans mon rêve Tel l'ouragan sur la grève, D'une main tenant un glaive Et de l'autre un sablier, Ce cavalier
Des ballades d'Allemagne Qu'à travers ville et campagne, Et du fleuve à la montagne, Et des forêts au vallon, Un étalon
Rougeflamme et noir d'ébène, Sans bride, ni mors, ni rêne, Ni hop ! ni cravache, entraîne Parmi des râlements sourds Toujours ! toujours !
Un grand feutre à longue plume Ombrait son oeil qui s'allume Et s'éteint. Tel, dans la brume, Éclate et meurt l'éclair bleu D'une arme à feu.
Comme l'aile d'une orfraie Qu'un subit orage effraie, Par l'air que la neige raie, Son manteau se soulevant Claquait au vent,
Et montrait d'un air de gloire Un torse d'ombre et d'ivoire, Tandis que dans la nuit noire Luisaient en des cris stridents Trentedeux dents.
Poèmes saturniens
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