Couleurs du monde
Poème de GABRIELLE ALTHEN
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I Fleur sèche et collée sur la vallée L’allégresse à côté du pardon Et tous deux étrangers à nos yeux Il me semblait voir diminuer la beauté Tel paysage est maison forte Et le miracle est habité Le vent respire Un jonc écrit Ce vieux cri mon espoir cesse enfin de s’étirer : Un vrai carré de liberté ! Je suis là Dieu regarde Le papillon est jaune et l’hiver transparent Et qu’il y faille regarder tant les êtres et les choses Si ainsi se déplacent les monts Sur leurs cordes de ciels verts et d’orages ordinaires II Merveille comme une larme qui s’isole Sur une lame de l’hiver Le beau geste de pleurer réinventé La couleur devenue plus amère Avec ce bleu qui se décharne Mais comment se tenir sur le fil Où le ciel baisera la montagne ? Ce jour ne pleure pas Le vent brille La chose est sans contour Un grand cyprès roussit Pour que la mort ne soit pas dite absente Mais les armures sont invisibles Comme le jour dans le jour Et le gibier qui court dans la musique |
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