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DORMEUSE-ÉTOILE OU LES PILLARDS DE LA MER
Poème de PIERRE AUDARD












La flamme qui m'appelle aux portes de la ville
 
lumière de la brisure et lumière des yeux morts
 
la flamme aux gouttes de sang et aux poings de sel
 
c'est le sein couvert de flèches et de forêts
 
où les animaux viennent mordre et chercher la race
 
perdue
Race trouvée du fond des âges où elle dormait baigneuse verte entre les échafaudages et l'acier dans les rues sans nom elle se rencontre et se reconnaissant belle dormeuse
elle rit dormeuse donneuse aux sons de foudre et de fanfares
 
aux yeux de chat et son rire quand il se lève chargé de feuilles gonflé de
 
poudres lourd des lourdes aurores bouge éclate en boules de verre
Rag ragaha le soleil et ses pieds, sa main trop petite
 
porte sa tête il bouge il éclate en charbons en nuits claires le charbon passe pour un météore aux yeux des
 
hommes
Le soleil voit son double à cheval entre les montagnes c'est le faux-soleil-vivant des bords de la tombe dans les montagnes où il avance les herbes sont arrachées la terre
brûlée les eaux desséchées l'eau sous sa main devient la forêt des blocs de basalte où le prophète apparaît aux heures du hasard.
 
mais il ne parle qu'au granit et à l'ivoire
 
il ne parle pas pour la race sans nom, pour son angoisse
 
pour ses rêves de ténèbres, car il ignore ce nom de pluie sèche
Dormeuse










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