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Jeanne chante ; elle se penche Et s'envole ; elle me plaît ; Et, comme de branche en branche, Va de couplet en couplet.
De quoi donc me parlaitelle ? Avec sa fleur au corset, Et l'aube dans sa prunelle, Qu'estce donc qu'elle disait ?
Parlaitelle de la gloire, Des camps, du ciel, du drapeau, Ou de ce qu'il faut de moire Au bavolet d'un chapeau ?
Son intention futelle De troubler l'esprit voilé Que Dieu dans ma chair mortelle Et frémissante a mêlé ?
Je ne sais. J'écoute encore. Etaitce psaume ou chanson ? Les fauvettes de l'aurore Donnent le même frisson.
J'étais comme en une fête ; J'essayais un vague essor ; J'eusse voulu sur ma tête Mettre une couronne d'or,
Et voir sa beauté sans voiles, Et joindre à mes jours ses jours, Et prendre au ciel les étoiles, Et qu'on vint à mon secours !
J'étais ivre d'une femme ; Mal charmant qui fait mourir. Hélas ! je me sentais l'âme Touchée et prête à s'ouvrir ;
Car pour qu'un cerveau se fêle Et s'échappe en songes vains, Il suffit du bout de l'aile D'un de ces oiseaux divins.
Les chansons des rues et des bois
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