Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés
Poème de LOUISE LABÉ
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Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés Ô chauds soupirs, ô larmes épandues, Ô noires nuits vainement attendues Ô jours luisants vainement retournés !
Ô tristes plaints, ô désirs obstinés, Ô temps perdu, ô peines dépendues, Ô mille morts en mille rets tendues, Ô pires maux contre moi destinés !
Ô ris, ô front, cheveux, bras, mains et doigts ! Ô luth plaintif, viole, archet et voix ! Tant de flambeaux pour ardre une femelle !
De toi me plains, que tant de feux portant, En tant d'endroits d'iceux mon coeur tâtant, N'en est sur toi volé quelque étincelle.
Sonnets
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