Viens lentement t'asseoir Près du parterre dont le soir Ferme les fleurs de tranquille lumière, Laisse filtrer la grande nuit en toi : Nous sommes trop heureux pour que sa mer d'effroi Trouble notre prière.
Làhaut, le pur cristal des étoiles s'éclaire : Voici le firmament plus net et translucide Qu'un étang bleu ou qu'un vitrail d'abside ; Et puis voici le ciel qui regarde à travers.
Les mille voix de l'énorme mystère Parlent autour de toi, Les mille lois de la nature entière Bougent autour de toi, Les arcs d'argent de l'invisible Prennent ton âme et sa ferveur pour cible. Mais tu n'as peur, oh ! simple coeur, Mais tu n'as peur, puisque ta foi Est que toute la terre collabore A cet amour que fit éclore La vie et son mystère en toi.
Joins donc les mains tranquillement Et doucement adore ; Un grand conseil de pureté Flotte, comme une étrange aurore, Sous les minuits du firmament.
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