Il y a une myriade, dans la ville, de vieux jardins minuscules où, comme l’encens dans une église, règnent les odeurs conjuguées de lilas et de terre humide, de pierres moussues. Les vieux jardins abandonnés, dans les ruelles, où plus personne ne passe, exhalent leur tristesse en ce printemps, en ce dimanche. (Tu rêvais d’entrer dans un grand parc dont on apercevait les arbres, à travers la grille rouillée : un vieux cadenas pend, lamentable). Les maisons se succèdent, coquettes aux murs crépis de blanc, aux fenêtres ornées de vitraux, ou souillées, grises, mais dans la cour desquelles on a fixé, sur un piquet, une petite maison, que visitent, seuls, les oiseaux.
Extrait de Le Soir dans les Jardins/Besançon/1976
Source : Il y a