Mon cœur, comme un taureau qui tourne sur l’arène,
a déjà pris plus d’une banderille : il saigne.
Et quand, un jour prochain, je te dirai « je t’aime »,
ma vie sera la flamme que tu pourras souffler,
ma vie sera le livre que tu pourras fermer,
des mots je n’attendrai plus de secours aucun !
Je veux être, pourtant, mon propre chirurgien,
et opérer mon cœur, à vif, de mes deux mains,
donnant l’envol à cet amour, grand oiseau blanc,
-- qu’importe alors où le dirigera le vent !
extrait de L'Amour Adoration/Nancy/1980
avec un portrait de l'auteur, par François Ehrhart
Source : Mon coeur